Trois salles et le mastaba d’Akhethétep rénovés
Musée du Louvre, Paris 1er
En 2017, le musée du Louvre lançait l’opération « Tous mécènes ! » pour son département des Antiquités égyptiennes. Objectif : réunir 670.000€. Grâce à 3 700 donateurs, l’opération est un succès. Les trois premières salles de ce département ont pu être rénovées et ont bénéficié d’une nouvelle scénographie. Tandis que la chapelle funéraire du haut fonctionnaire Akhethétep, vieille de plus de 4 000 ans, retrouve des couleurs et de la hauteur.
Le visiteur est accueilli dans une salle d’introduction qui propose les actualités du département. À l’honneur ce mois-ci : la restauration du Chien d’Assiout. Ce chien assis, daté de la fin de l’époque ptolémaïque ou du début de l’époque romaine, proviendrait du cimetière d’animaux sacrés situé à proximité de la ville d’Assiout. Il perdait des écailles et des efflorescences de sels avaient été constatées sur l’oeuvre. Débarrassé de cette vilaine saumure, le chien retrouve de sa superbe !
Vient ensuite la stèle du vizir Senousret, emblématique des œuvres de l’Egypte pharaonique. Constituée de granit rose, elle pèse deux tonnes et demie. Son rôle est de perpétuer éternellement le souvenir de son propriétaire, qui est représenté de part et d’autre d’une table d’offrandes, avec deux longues bretelles autour du cou – symboles de sa fonction de premier personnage de l’État. Au-dessus, sept lignes de hiéroglyphes peints en bleu stipulent que la stèle a été érigée en l’an 8 d’Aménemhat II (12e dynastie, dans les années 1900 av. J. –C.) et précisent la fonction magico-religieuse de l’oeuvre.
On poursuit la visite avec le « dictionnaire des dieux » indiquant le rôle de chacun, illustré de petites statuettes. Avant d’atteindre le magnifique mastaba d’Akhetétep qui a été surélevé par rapport à sa présentation de 1935 pour lui redonner sa hauteur originale et lui rendre ainsi sa monumentalité.
Au début du 20e siècle, alors que se mettait en place la protection des antiquités égyptiennes, la nécropole royale de Saqqara – découverte par Auguste Mariette – faisait l’objet de constants pillages. Le service des Antiquités de l’Egypte décide alors de vendre lui-même des ensembles décorés complets. C’est ainsi qu’est proposé au musée du Louvre en 1903 l’achat des reliefs de la chapelle d’Akhethétep. Ils sont d’abord présentés dans le Pavillon des États à partir de 1905. Puis déplacés en 1934 pour rejoindre le coeur de l’une des quatre cryptes qui forment la Cour carrée du musée du Louvre.
Le décor de la chapelle impressionne par le détail de ses motifs représentant autant la vie (activité des champs, de la chasse, navigation sur le Nil) que la mort (grand repas funéraire et offrandes). « Si le corps de ce personnage important est enterré dans un puits scellé à 20 mètres sous terre », précise Vincent Rondot (directeur du département des Antiquité égyptiennes), « son âme remonte à la surface grâce aux offrandes qui lui offrent la vie éternelle ».
Les scènes de supervision des tissus de lin et de livraison de statues à l’effigie Akhethétep destinées au tombeau, reflètent sa position prestigieuse à la cour.
Des oeuvres magnifiquement restaurées, un parcours repensé pour intégrer des outils multimédia ; une réussite !