Jusqu’au 29 juillet 2012
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Musée du quai Branly, Paris VIIe
Si l’ordre terrestre est imparfait, le divin l’est aussi. Depuis la nuit des temps, les hommes ont cherché à mettre de l’ordre dans ce grand désordre cosmique. Le musée du quai Branly propose une confrontation originale entre la gestion du désordre chez les peuples « primitifs » et ceux du XXIe siècle. Une expérience déséquilibrante!
Un prêtre « sorcier du fou-rire » togolais, Azé Kokovivina, a activé au sein de l’exposition un autel vaudou, réalisé à partir de bois, de boue, de fer rouillé, d’os et de sang. Lors du vernissage presse, le-dit sorcier était occupé à communiquer par la voie téléphonique – avec ces esprits versatiles? – impossible de lui poser la question!
Ces hommes-limites ont subi une phase d’initiation extrême, longue et douloureuse, qui leur a permis de maîtriser leur propre déséquilibre afin de contrôler celui de l’ordre cosmique.
« En fin de compte, tout se résume à une histoire d’équilibre où des spécialistes du désordre, prêtres, chamanes ou clowns sacrés, agissent comme des funambules qui dansent sur le fil ténu de l’existence. Travestissement, transgression, métamorphose de corps, on inverse les temps, on inverse les sexes. Négociateurs sans limites, ils risquent leur vie pour calmer les esprits », commente l’une des commissaires de l’exposition, Nanette Jacomijn Snoep.
A travers un parcours visuel et sonore qui se veut initiatique, le visiteur déambule dans une sorte de tunnel-monstre imaginé par (Dominique) Jakob + (Brendan) MacFarlane. Un espace informe, où fond, forme et matière se confondent. Mais cette peau composée de tubes de métal, ligaturés entre-eux par du plâtre dégoulinant, renvoie une froideur qui casse le pouvoir qui se dégage habituellement des objets exposés au musée du quai Branly. Sans compter que l’on perçoit à travers toute la visite les cris d’Anna Halprin, hurlant et dansant sur scène pour exorciser son cancer. Pour moi, cela a été une expérience glaciale.