Jusqu’au 24 juillet 2011
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Musée Antoine Bourdelle, 16/18 rue Antoine Bourdelle 75015
Pendant les travaux du musée Galliera, le musée de la Mode de la Ville de Paris expose hors les murs. Il présente la première rétrospective consacrée à Madame Grès (1903-1993) au musée Bourdelle. Un choix pertinent? Evidemment! Car pour ce maître incontesté de la couture, travailler le tissu est la même chose que sculpter la pierre…
Madame Grès voulait être sculpteur. Elle s’est finalement distinguée dans la découpe du tissu, dont elle révolutionne les moeurs. De la statuaire hellénistique, elle évolue vers un minimalisme rigoureux dont elle est le précurseur en matière de mode.
Quatre-vingt pièces illustrent son histoire. Celle d’un voyage d’une cinquantaine d’années qui lui fait parcourir le monde antique, l’Afrique du Nord, l’Inde, etc..
En 1942, elle ouvre sa propre maison, au 1 rue de la Paix, sous le nom de Grès – le pseudonyme sous lequel son mari signe ses oeuvres de peintre -, qu’elle dirige jusqu’en 1988. « A partir d’un vêtement qu’elle rêvait sans coutures, elle invente une économie de lignes et de volumes volontairement atemporelle – originelle, transformant le corps de la femme en déesse », commente le commissariat de l’exposition.
Les costumes créés pour la pièce de théâtre de Giraudoux La Guerre de Troie n’aura pas lieu (mise en scène de Louis Jouvet, au théâtre de l’Athénée, 1935), lui valent consécration dans le Vogue Paris: « Cette ligne antique est chez Alix sa ligne moderne. Ainsi ses costumes sont ‘à la mode’, immédiatement portables. Comme le texte, ils sont d’une actualité à peine transposée. »
Toujours en jersey, souvent couleur ivoire ou gris perle, ses robes du soir qui outrepassent les modes saisonnières et lui rapportent un Dé d’or en 1976, ont été photographiées par des grands noms comme Richard Avedon, Guy Bourdin ou Willy Maywald.
Les pièces dialoguent avec les sculptures de Bourdelle, adepte lui aussi de pureté des lignes.
« La perfection est l’un des buts que je recherche. Pour qu’une robe puisse survivre d’une époque à la suivante, il faut qu’elle soit empreinte d’une extrême pureté. C’est là le grand secret de la survie d’une création », affirme-t-elle. Bourdelle ne l’aurait pas reniée.
Une exposition « 2 en 1 », comme la clique du marketing aime à clamer; à découvrir sans hésitation!