Jusqu’au 22 juillet 2013
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Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries (côté Seine), Paris Ier
Nom quasi imprononçable en français à moins d’en détacher les syllabes en songeant à une sauce provençale!, les Macchiaioli (1850-1874) dévoilent la luminosité de leurs peintures en plein air au musée de l’Orangerie. Des impressionnistes avant l’heure, qui sont en plus engagés politiquement.
Au XIXe siècle, l’Italie reste le pays de référence pour les jeunes artistes européens qui recherchent l’inspiration des grands Maîtres et l’apprentissage du pittoresque. En 1865, Florence devient la capitale du pays en cours de réunification, sous Victor-Emmanuel de Savoie (roi d’Italie depuis 1861).
Les Macchiaioli (littéralement « tachistes ») forment un groupe rebelle à Florence dans les années 1855. Ils rompent avec le néoclassicisme et le romantisme dominant. Ils sont perçus comme les initiateurs de la peinture moderne italienne.
Engagés contre les envahisseurs autrichiens, aux côtés des troupes napoléoniennes, ils participent et représentent les grandes batailles de l’indépendance italienne (Solferino, Magenta).
Odoarfo Borrani peint les femmes bourgeoises cousant les chemises rouges des troupes de Garibaldi.
Ils se retrouvent au Caffè Michelangioli via Larga, autour du critique et mécène Diego Martelli. Edgar Degas les rencontre lors de son premier voyage en Italie (1856-1860). De même que James Tissot, Gustave Moreau, Marcelin Desboutin.
Giovanni Fattori, Telemaco Signorini, Giuseppe Abbati, Raffaelo Sernesi, Borrani aiment s’évader l’été à Castiglioncello. Tandis que Silvestro Lega préfère le calme de la campagne de Piagentina, au sud de Florence. Scènes de boeufs tirés par une charrue rouge et dur labeur des paysans, ignorés par les bourgeois oisifs sont le thème de ces peintures rurales.
Les Macchiaioli considèrent que l’image du vrai réside dans le contraste entre les taches de couleur et le clair-obscur. Ils se spécialisent dans la peinture sur panneaux de bois, utilisant très peu de matière, et un petit format étiré horizontalement pour travailler à l’aise en plein air.
Cette peinture qu’ils qualifient de puriste influence les cinéastes italiens tels Mauro Bolognini et Luchino Visconti dont un extrait de Senso est présenté en fin d’exposition.
Le musée de l’Orangerie présente ici l’un des mouvements les plus poétiques de la seconde moitié du XIXe siècle. En revanche, les commissaires de l’exposition font un rapprochement de leurs oeuvres avec celles du provençal Paul Guigou, que je ne trouve guère convaincant (ils ne se sont d’ailleurs a priori jamais croisés).