Jusqu’au 30 septembre 2007
Galerie des Gobelins, 42 avenue des Gobelins 75013, 01 44 08 53 49, 6€
Après trente ans de fermeture et une inopportune visibilité publique, la Galerie des Gobelins ouvre ses portes avec une exposition forte présentant les collections du Mobilier national, ancien garde-meuble de la Couronne. Des oeuvres rares et somptueuses.
Nymphéas pour « permettre à une nymphe de se reposer », dixit son créateur!
Pourtant, ces objets ne sont guère destinés à un cadre oisif. Ils ont été créés dans l’objectif d’habiller le palais de l’Elysée et autres résidences présidentielles, l’hôtel Matignon, les quinze ministères et les 220 ambassades françaises à travers le monde. Par exemple, le « Fauteuil de haute personnalité » a équipé la tribune présidentielle du 14 juillet 2000. Conçu par Christophe Pillet (né en 1959), membre de l’ARC (Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national), ce « repose-fesses » est constitué d’une coque en bois de l’Ouro Petro (Brésil) et d’un superbe cuir ivoire.
Commandée par Henri II pour Catherine de Médicis, la tenture d’Artémise est devenu le symbole des veuves royales, de l’éducation du Prince et surtout du triomphe de la Reine. . Car après la mort d’Henri II et d’Henri IV, Marie de Médicis hérite du trône et de la tapisserie. Réalisée d’après des dessins d’Antoine Caron – l’artiste français le plus important du XVIè siècle – la tapisserie s’est enrichie de l’inspiration d’Henri Lerambert et des sonnets de Nicolas Houel.
Les panneaux manquant réapparaissent sur le marché de l’art français en 1999 et sont acquis par la galerie Chevalier à Paris. Or, avec son pendant la tenture de Coriolan, la tenture d’Artémise représente l’unique témoignage de la tapisserie française au temps des Valois et le dernier vestige du mobilier d’Henri IV. L’Etat – grâce au mécénat de la banque Natixis – s’est donc empressé de racheter ces pièces précieuses pour la somme de 1.825 millions d’euros.
Tels ces vases du XIVè siècle découverts à l’Alhambra de Grenade par le directeur des Manufactures de Sèvres, Alexandre Brongniart. Celui-i décide de produire les mêmes en France grâce au procédé des pâtes incrustées, connu des céramistes arabes. Opérant ainsi la redécouverte des arts islamiques en pleine révolution romantique.
Ou ce bénitier en cristal, présenté à l’Exposition Universelle de 1867, que la Société de Cristallerie de Lyon offrit à l’impératrice Eugénie.
Enfin, en redescendant l’escalier vers le rez-de-chaussée, vous découvrirez deux créations contemporaines. Le diptyque de Raymond Hains (1926-2005) réalisé par la Manufacture de Beauvais qui s’inspire d’une affiche du musée de Grenoble pour l’exposition consacrée à Eustache Le Sueur. Et, le « Mur des Lisses » de Monique Frydman, conçu à partir de fils de couleur, parabole de la tradition ininterrompue du fil de tissage.
Ce lieu de patrimoine et de création a toujours eu pour vocation de disposer d’un espace d’exposition pour présenter ses collections au public. Il y eut seize expositions successives entre 1922 et 1972. Gageons que cette réouverture qui permet d’apprécier et de découvrir les métiers liés à la tapisserie (Manufactures des
Un savoir-faire ancestral auquel tout citoyen devrait rendre hommage en visitant ce haut lieu.