Les arts à Prague à la cour de Rodolphe II
Jusqu’au 30 juin 2025
Musée du Louvre, galerie Richelieu, Paris 1er
À la cour de Rodolphe II (1552-1612), empereur du Saint-Empire romain-germanique (1576-1612), sciences et arts se côtoient, s’observent, s’émulent. Prague devient une capitale culturelle foisonnante qui attire les savants du monde entier. Les objets d’une extrême beauté et grande technicité sont exposés dans la galerie Richelieu du musée du Louvre.

Giuseppe Arcimboldo (Milan, 1526 – Milan, 1593), Portrait de Rodolphe II en Vertumne, vers 1591. Huile sur bois © Skoklosters slott/SHM (PDM)
Présentés comme dans un cabinet de curiosités, à l’image de la Kunstkammer de Rodolphe II, les objets exposés comprennent des manuscrits, des sculptures, des peintures, des instruments scientifiques.

Hans Hoffmann (probablement Nuremberg, vers 1545/1550 – Prague, 1591/1592), Lièvre entouré de plantes, vers 1583-1585. Aquarelle et gouache sur parchemin monté sur bois © Gallerie Nazionali di Arte Antica, Roma (MiC)-Bibliotheca Hertziana, Istituto Max Planck per la storia
L’exposition entend présenter un côté plus naturaliste des arts de l’époque à Prague, habituellement associés au courant maniériste, avec ses allégories sophistiquées et ses coloris fantasques.
Tycho Brahe, Joyhannes Kepler (astromones) ou Anselm de Boodt (minéralogiste) participent à la grande entreprise d’inventaire et de mesure du monde naturel qui anime les savants réunis dans le château de l’Empereur, dans un climat de tolérance intellectuelle et religieuse. Conquis par l’essor de l’histoire naturelle (1550), Rodolphe II fait aménager dans son château un jardin botanique, des volières, un enclos, pour observer plantes et animaux sur le vif.

Joris Hoefnagel (Anvers, 1542 – Vienne, 1600), Le Printemps, de la série des Quatre Saisons et quatre âges de l’homme, 1589. Aquarelle, gouache et or sur vélin, doublée sur papier et montée sur un àn panneau de bois © Musée du Louvre, dist. GrandPalaisRmn / Martine Beck-Coppola
Cette nouvelle posture d’étudier la nature en plein air (aquarelles de Hans Hoffmann et Joris Hoefnagel) transcende le savoir antique transmis dans les livres. L’observation rigoureuse de la nature permet aux savants de concevoir l’impermanence et l’instabilité comme faisant partie intégrante du monde, à l’inverse de la création parfaite enseignée depuis l’Antiquité.

Erasmus Habermel (1538 ? – Prague, 1606), Cadran solaire avec cercle équatorial, vers 1600. Laiton doré et gravé © Ondřej Kocourek, The Museum of Decorative Arts in Prague
Les instruments de mesure (boussoles, cadrans solaires) gagnent en précision scientifique tout en conservant une esthétique raffinée comme l’attestent ceux d’Erasmus Habermel.

Giovanni Castrucci († en 1615), Vue du château de Prague. Commesso de jaspes et d’agates © Ondřej Kocourek, The Museum of Decorative Arts in Prague
Étudier la nature de près profite également aux différents arts qui se renouvellent. Les allégories des portraits d’Arcimboldo, composés uniquement de végétaux, rivalisent avec les paysages de Giovanni Castrucci conçus à partir de pierres locales. On admire également une coupe en jaspe sanguin taillé dans l’atelier d’Ottavio Miseroni ou encore une coupe sculptée dans de la corne de rhinocéros de Nikolaus Pfaff.

Nikolaus Pfaff (Nuremberg ?, 1556 ? – Prague, 1612), Coupe. Corne de rhinocéros © KHM-Museumsverband, Vienne
Une exposition qui réunit une centaine de splendeurs. À découvrir avant de poursuivre sur un autre de mes coups de coeur : Louvre couture – objets d’art, objets de mode.
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