« Au retour du jardin – la suite Berggruen »
Jusqu’au 30 septembre 2007
Espace Berggruen, 70 rue de l’Université 75007, 01 42 22 12 51
Dans la foulée de l’exposition « Fées et petites merveilles » du peintre graveur Zwy Milshtein à l’Orangerie du Sénat (Jardin du Luxembourg) durant l’été 2007, la galerie Berggruen organise une suite narrative, comme si l’oeuvre de l’artiste n’était qu’une succession de contes, intitulée « Au retour du jardin ».
Zwy Milstein est né en 1934 en Modalvie. Il vit et travaille aujourd’hui à Paris et à Gleizé (près de Villefranche-sur-Saône). Ses oeuvres expriment son errance, son amour de la poésie, de l’histoire, et de l’art bien sûr. Certaines de ses peintures s’assimilent à des empreintes graphiques tels que les hommes préhistoriques les pratiquaient dans les grottes de Lascaux.
Retour temporel, retour spatial. Retour social également auprès de Heinz Berggruen (1914-2006), marchand d’art réputé pour avoir été le premier à s’intéresser aux aquarelles de Paul Klee, aux dessins de Matisse, et a collectionné les grands artistes modernes (cf. exposition du musée Picasso): Picasso, Seurat, Cézanne, etc..
Les deux hommes ont travaillé ensemble entre 1961 et 1980. « A cette époque, Berggruen lui commande des gravures, pour son compte personnel, et en achète tout le tirage », explique Alin Avila, commissaire de l’exposition.
Sont donc exposées publiquement pour la première fois ces gravures de Milshtein, datant de la fin des années 1960. Elles paraissent pourtant si contemporaines. C’est que Milshtein est un avant-gardiste. Un alchimiste de la couleur, un inventeur un peu fou – il ressemble d’ailleurs physiquement à Professeur Tournesol, la bedaine et la capilarité blanche en plus!
Il a fait fabriquer une presse pouvant tirer des lithographies de plus de 3m de long. Il peut également utiliser un microscope pour graver une planche d’un millimètre.
« Ses gravures sont toutes uniques », précise Alin Avila, « car les plaques de couleur bougent lorsque la presse tourne ». Ainsi, en fonction des tirages, les éléments graphiques – des visages, des timbres, des notes de musique, des pièces de monnaie, etc. – se retrouvent décalés. Jusqu’à se superposer les uns sur les autres et à engendrer un effet visuel complètement nouveau.
Souvent, un texte vient s’intercaler dans les gravures. En différentes langues. Afin de rappeler le lien essentiel entre la lithographie et le livre.
La deuxième salle est consacrée aux peintures et céramiques plus récentes (années 1990-2000) de Milshtein.
Des peintures aux couleurs flamboyantes, expressionnistes, qui, dixit l’artiste, « sont marquées par l’influence de Bosch, Brueghel, Goya et Soutine ».
Milshtein est représenté dans de nombreux musées publiques français et étrangers. Alors, profitez de pouvoir découvrir cette oeuvre émotionnellement forte, en entrée libre à Paris!