Site icon Artscape

Les fleurs d’Yves Saint Laurent

Jusqu’au 04 mai 2025

#expoYSLfleurs
@museeyslparis

Musée Yves Saint Laurent Paris, 5 avenue Marceau, Paris 16e

Le musée Yves Saint Laurent Paris s’est associé à son confrère de Marrakech pour présenter le deuxième volet d’une exposition consacrée à la thématique des fleurs dans la mode d’Yves Saint Laurent. La scénographie poétique et florale nous plonge dans un univers évanescent.

Robe Watteau, dite « hommage à Marcel Proust », portée par Ann-Fiona Scollay. Collection haute couture printemps-été 1990. Photographie de Guy Marineau © Yves Saint Laurent © Guy Marineau

Les fleurs sont au coeur de la vie d’Yves Saint Laurent. Du lys en guise d’anagramme de la marque au muguet cher à Christian Dior – mentor de jeunesse d’YSL – en passant par le bougainvillier et les roses. « Lire les fleurs, c’est comprendre la vie et l’oeuvre du couturier », commente Elsa Janssen (directrice du musée YSL Paris).

Manchettes. Collection haute couture automne-hiver 1988 Photographie de Sarah Braeck © Yves Saint Laurent © Sarah Braeck

Accueilli par une décoration florale aux couleurs des créations d’Yves Saint Laurent (réalisée par Joséphine Paton), le visiteur découvre la toute première robe du soir brodée avec des fleurs rouges, oranges, violettes, rehaussées de-ci de-là de tiges vertes (collection haute couture P/E 1962). Elles sont accompagnées de délicats bijoux en métal doré (1988). Des citations Du côté de chez Swan de Marcel Proust (À la Recherche du Temps Perdu) complètent ce premier tableau floral.

Ensemble porté par Amy. Collection haute couture printemps-été 2001 Photographie de Guy Marineau © Yves Saint Laurent © Guy Marineau

L’hommage à Christian Dior est illustré avec un chapeau issu de la première collection que le jeune YSL créa pour son maître en 1958 (Bobby), un feutre noir relevé de fleurs de muguet en tissu, et d’une blouse en organza de coton brodée de muguet, provenant de la dernière collection qu’il fit pour lui (collection P/E, 2001).

Robe, dite « hommage à Pierre Bonnard », organza de satin de soie. Collection haute couture printemps-été 2001. Photographie de Sarah Braeck © Yves Saint Laurent © Sarah Braeck

La salle à l’étage réunit une sélection de robes qui célèbrent les peintures de Pierre Bonnard, de Matisse (patchworks de tissus en référence à ses collages), de Van Gogh (champs de blé). Sans oublier les bougainvilliers d’Alger et plus tard ceux du jardin Majorelle.

Les fleurs inondent l’intérieur de ses maisons, de son studio – aménagé comme si YSL venait tout juste de le quitter. Et de ses défilés qu’il transformait en jardins.


Croquis de femme portant une coiffe en fleurs, 1976. Crayon de couleur sur papier.

Les fleurs sont brodées, associées en bouquet sur les mousselines ou les taffetas, imprimées en contraste dans les soies, ou encore découpées et appliqués sur le tissu même. Elles peuvent être réelles ou imaginaires comme en attestent ses croquis de femmes qu’il affuble de coiffe de fleurs.

Sam Falls, Serpentine, Lakeshore, Overnight, 2019

Face à ces robes lumineuses s’étend une large toile de l’artiste invité Sam Falls, Serpentine, Lakeshore, Overnight (2023). L’artiste américain collecte des plantes à travers le monde et recrée des paysages naturels par impression directe de pigments sur la toile. Ici, ce sont des plantes collectées dans le sud de la France qui font écho à la nature telle qu’elle avait inspirée Pierre Bonnard.

Robe de mariée portée par Laetitia Casta. Collection haute couture printemps-été 1999 Photographie de Guy Marineau © Yves Saint Laurent © Guy Marineau

Silhouette phare de l’exposition qui surgit au détour d’un corridor, la tenue de mariée portée par Laëtitia Casta, un des modèles fétiche du créateur, pour sa collection haute couture de 1999. Elle se compose d’une brassière fleurie assortie à une culotte formée de roses à laquelle est reliée une traîne en tulle du même ton. Les roses sont en gazar de soie « plus vraies que nature », pointe Gaël Maninme, co-commissaire de l’exposition, avec Olivier Saillard (ancien directeur du Palais Galliera, aujourd’hui à la tête de la Fondation Azzedine Alaïa).

Une exposition à la fois pointue et feel-good, essentielle à voir avant la grisaille automnale !

Quitter la version mobile