Jusqu’au 28 janvier 2008
Musée du Louvre, Aile Denon, 1er étage, salles Mollien 9 et 10, 75001, 01 40 20 53 17, 9€ (6€ après 18h les mercredi et vendredi)
Le musée du Louvre présente une magnifique collection de dessins de Polidoro da Caravaggio (vers 1499-1543) et de sa seule oeuvre peinte possédée en France (Les Noces d’Amour et Psyché). Parcours d’un élève de Raphaël, sombre et fiévreux.
Peu d’informations sont connues sur la vie de Polidoro da Caravaggio, hormis la biographie que lui consacre Vasari dans ses Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, en 1550 et 1568.
Comme son nom l’indique, Polidoro est né à Caravaggio, petite ville de Lombardie, qui deviendra célèbre sous Michelangelo Merisi, dit Le Caravage (1571-1610). Sa date de naissance est fixée entre 1490 et 1499.
A la mort de son maître, Polidoro se lie au peintre florentin Maturino. Ils se spécialisent dans la peinture en grisaille or ou en camaïeu des façades des palais romains, imitant les bas-reliefs antiques. Un genre que Raphaël n’avait pas exploité, contrairement à son rival siennois, Baldassare Peruzzi (1480-1536).
A la suite du saccage de Rome en 1527, au cours duquel Maturino trouve la mort, Polidoro fuit à Naples, puis à Messine. Les affaires de Polidoro fleurissent de nouveau. Mais l’artiste reste nostalgique de sa vie à Rome. Décidant de repartir pour la capitale italienne, il ferme son compte. Un cupide apprenti, qui espérait hériter de l’atelier et des biens de Polidoro, le fait assassiner. Il fait porter son cadavre devant la porte de l’amante de Polidoro, espérant faire croire à un drame de jalousie. Malheureusement pour lui, la mayonnaise ne prend pas, et il est arrêté.
« Un homme naturellement doué, averti, mais insouciant des voies académiques, un homme plus porté, comme le dit Vasari, par l’ingegno, le talent inné, que par l’arte, l’art acquis, l’apprentissage, un homme qui se laisse aller à son instinct de dessinateur, irrégulier et ténébreux, et en quête d’une beauté monstre », résume poétiquement le commissaire de l’exposition, Dominique Cordellier (conservateur en chef au département des Arts graphiques du musée du Louvre).