Jusqu’au 7 janvier 2008
Galeries nationales du Grand Palais, entrée square Jean Perrin, 3 avenue du Général Eisenhower 75008, 01 44 13 17 17, 10€ (attention: pas de gratuité le premier dimanche du mois)
Design. Un terme résolument moderne, aujourd’hui synonyme de « bien dessiné » ou « d’objet tendance ». Pourtant le design peut se prévaloir d’une longue histoire. Tellement longue que les galeries nationales du Grand Palais ont choisi d’exposer le design en délaissant la chronologie pour lui préférer une exposition thématique. Pour notre plus grand plaisir.
Les « arts industriels » naissent en Occident à la fin du XVIIe siècle, pur effet de la révolution industrielle. Raconter leur histoire aurait été non seulement fastidieux mais aussi répétitif car nombre de musées exposent le design depuis la fin des années 1970 déjà. A commencer par le Grand Palais (cf. « Design, miroir du siècle » en 1993).
Jean-Louis Gaillemin, commissaire de l’exposition, ne pouvait donc que se restreindre dans son approche du design.
Ici, il s’intéresse aux objets et meubles de l’environnement domestique produits depuis deux siècles. Avec comme définition du terme design, la notion de dessein (en italien progetto).
Des courbes (cf. la Spiral Chair de Poul Henningen, 1932) s’opposent aux carrés (cf. la Théière de Christopher Dresser, vers 1879) et aux lignes droites (cf. le Buffet d’Edward William Godwin, 1863-67). On admire des meubles aux formes déséquilibrées ou biomorphiques (cf. Iceberg de Zaha Hadid, 2003). Cette première partie s’interroge également sur les techniques associées au design. Par exemple, comment faire onduler de l’acier (cf. la chaise London Papardelle de Ron Arad, 1992)?
Qu’est-ce qui conditionne la création d’un objet? Pour commencer, son premier usager, l’être humain (cf. le siège homme de Ruth Francken, 1971), voire son fantôme (cf. la chaise fantôme de Roger Tallon, 1967).
La nature influence également le designer, aujourd’hui tout à la fois artiste, artisan, architecte et dessinateur industriel. Qu’il s’agisse des fleurs (cf. le fauteuil rose, anonyme, milieu du XIXe siècle) – les tiges même des plantes inspirent des créateurs comme
L’architecture
A l’image des meubles de la Renaissance qui représentaient des façades de palais, confondant les frontières entre architectures intérieure et extérieure, la chaise Capitello ionico de Piero Fornasetti, vers 1980, s’inspire de l’architecture néoclassique. A l’inverse, Ettore Scottsass rêve de futurisme avec ses tours flottant à la surface d’un loft et imitant les gratte-ciels.
Cette exposition, bien que succinte, a le mérite de faire réfléchir à de tels enjeux. Tout en ne niant pas l’inventivité de certains créateurs. Mention spéciale pour l’éclairage qui permet de mettre en valeur les objets sans agresser le visiteur ou en le rendant myope comme dans nombre d’expositions…