Le Silence du Rossignol – 3
D’après l’oeuvre de Lian Hearn
Scénario : Stéphane Melchior
Dessins : Benjamin Bachelier
Gallimard BD, 96p., 17,80€
Dans ce dernier tome du premier cycle du Clan des Otori, la tension narrative atteint son faîte. Les héros n’ont jamais été aussi contrariés et déprimés par leur sort !
Sire Otori est condamné à mort, attaché au rempart du château de son ennemi sire Ida, chef du clan Tohan. Takeo s’apprêtait à occire le meurtrier de son père adoptif mais il est enlevé par les membres de la Tribu, à laquelle il appartient contre son gré (son père biologique en faisait partie et est mort en voulant y échapper). Pour couronner le tout, Takeo doit mettre fin au supplice d’Otori Shigeru, en le décapitant. Ce qui fait de lui, non plus son héritier, mais son meurtrier !
Côté coeur, les nouvelles ne sont pas plus roses. L’amante de sire Otori, Dame Maruyama tente d’échapper à Ida Sadamu et se noie. Kaede, éprise de Takeo, manque de se faire violer par sire Abe et doit le tuer. Takeo ne peut pas l’épouser comme elle le souhaiterait en raison de son lien avec la tribu. Le jeune homme est tiraillé entre ses deux héritages. Kaede sombre dans la dépression.
Chaque personnage a un double sous la forme d’une tête d’animal qui symbolise son moi intérieur. Les couleurs oscillent entre les tons sombres et le rouge sang. Cette sage est passionnante. Ma seule critique : j’aurais préféré que les traits des personnages soient plus gracieux dans un souci de cohérence avec l’idéalisation nippone que je fais !