Suivant une nouvelle conception scénographique qui annonce celle dont bénéficiera l’hôtel Biron actuellement en travaux, l’exposition « Rodin, le laboratoire de la création » (musée Rodin) sort des réserves cent cinquante plâtres et terres cuites. Afin de plonger le visiteur au coeur du processus créatif de Rodin.
L’idée de Catherine Chevillot, commissaire de l’exposition (directrice du musée Rodin) est d’éduquer le public. Dorénavant, le visiteur devra réfléchir par lui-même ! En exerçant son regard, en créant des liens entre les oeuvres non finies (plâtres et terres cuites) et les photographies prises dans l’atelier de Rodin par les professionnels de l’époque (Charles Bodmer, Freuler, Victor Pannelier, Jacques-Ernest Bulloz) et amateurs (Eugène Druet), qui rendent compte chacun du processus créatif du maître.
Moins de cartels, plus de « morceaux » telles les mains de Pierre de Wissant (un des Bourgeois de Calais) ou têtes de Balzac, que Rodin décline à l’infini. Ou encore différents modèles de la Porte de l’Enfer. Quant aux oeuvres abouties (bronze et marbre), le visiteur peut les admirer – tout de même ! – dans le jardin du musée.
L’exposition m’a vraiment donné l’impression d’entrer dans l’atelier de Rodin (comme à Meudon). L’oeuvre se construit sous notre regard, les visages s’expriment, les mains s’animent, les nus se dressent avant d’être drapés dans leur version finale. C’est tout le cheminement intellectuel et la recherche plastique de Rodin qui s’exposent.