Galerie Brun Léglise, 51 rue de Bourgogne 75007
7 novembre – 2 décembre 2006
01 53 59 94 00
Récente sur le marché de l’art, la Galerie Brun Léglise se distingue déjà par la qualité des artistes qu’elle suit et défend. A juste titre.
Après Pascale Montandon, Alexis Fraikin fait partie de ces jeunes artistes – 36 ans – que la galeriste a présenté lorsqu’elle a ouvert pignon sur rue. Aujourd’hui, elle expose l’évolution de sept ans de travail.
Les personnes assistant au vernissage saluent unaniment la maturité du style du jeune homme effilé. Les compliments fusent de part et d’autre. Intriguée par tant d’enthousiasme pour un art, qui au premier regard déroute par son semblant d’enfantillage, choque par la violence des coups de couteau dans l’huile et la confrontation de couleurs criardes, j’ai pris le temps de regarder chaque toile. Et décider si c’était – ou non – une simple marque de politesse envers l’artiste présent…
Alors, qu’ai-je vu ?
Finalement, je ne savais plus très bien ce que je regardais. Et c’est bien là le but de l’artiste. Il nous attend au tournant pour mieux nous tendre la main. En effet, il offre généreusement à chaque inconscient la possibilité de faire ressurgir ses propres souvenirs pour nous permettre de voir ce que l’on a envie d’y voir.
Mais n’ayez crainte d’entrer. Une fois averti, le premier choc initial ne pourra que se transformer en émotion tendre face à ces figures qui nous rappellent nos dessins animés d’enfance.
L’harmonie qui ne tient qu’à un fil dans ces compositions denses finit par l’emporter. Symbole d’une dure bataille entre l’artiste et son oeuvre. La « crise » – seul mot que j’ai pu tirer de son mutisme rebelle aux questions! – est passée.