Jusqu’au 6 mars 2016
Catalogue de l’exposition :
Musée des arts et métiers, 60 rue Réaumur, Paris III
Le musée des arts et métiers invite Antoine Fenoglio et Frédéric Lecourt – alias Les Sismo – à concevoir une exposition sur l’importance du design dans notre vie quotidienne. Bien des objets inventés par des designers sont tellement intégrés à nos habitudes, qu’on ne les conçoit plus comme tels et qu’on en oublie l’intelligence qui se cache derrière !
Prenons un exemple – pas au hasard puisqu’il s’agit du préambule de l’exposition – … le vélo ! Pliable, urbain, électrique, de course ou pensé pour le transport de charges lourdes, le vélo illustre la manière dont les designers prennent part au processus de conception en s’emparant d’une invention pour en améliorer l’esthétique ou l’usage, simplifier son processus de fabrication et en réduire le coût de production.
Mon modèle préféré ? Le vélo Alerion, né en 2004 de la collaboration de la marque Keim (créée par les designers Guérin & Breitfuss) avec le sculpteur Charles Boulnois (meilleur ouvrier de France depuis 2011) : son cadre en frêne blanc représente les ailes d’un messager tandis que les roues sont en carbone. Une alliance parfaite entre beauté antique et légèreté moderne.
Après un sas acoustique, composé de bruits artificiels du quotidien (allumage d’un ordinateur, d’un téléphone portable, etc.), oeuvre composée par Augustin Muller (cette salle ne peut pas comporter d’oeuvre car c’est l’entrée réservée aux pompiers), le visiteur entre dans la salle principale de l’exposition.
Le parcours se décline autour de quatre notions communes au design et à l’invention : l’essentiel, le contexte, la curiosité, l’audace.
« On a pu laisser croire que la pratique du design se limitait à une simple intervention sur la peau des objets », annoncent en préambule les commissaires de l’exposition. Mais en prenant part au processus de conception, après l’invention, le design prouve qu’il n’est pas la simple « mise en forme d’une d’esthétique mais bien celle d’une intelligence ».
Ainsi de la machine à barbe à papa, qui a donné lieu à deux inventions design.
Son système de fonctionnement a été repensé pour inspirer une assiette de fibrage pour produire de la laine de verre (Saint-Gobain, 2014). Le verre fondu se déverse en continu dans une assiette de fibrage percée de milliers de trous et tournant à très grande vitesse (comme le sucre qui va former la barbe à papa). Chassées sous l’action de la force centrifuge, els fibres de verre sont étirées avant d’être conditionnées pour servir d’isolant thermique.
Emile de Visscher, Audrey Gaulard, Christophe Machet, et Nick Paget ont, quant à eux, imaginé The Polyfloss Factory (2012) afin de recycler les déchets de polypropylène et les transformer en fibres non tissées. Cette laine de plastique recyclé peut être utilisée pour de l’isolation ou du rembourrage ou encore être filée pour réalise des textiles.
Bien d’autres inventions m’ont marquées (cf. les images que j’ai tweetées lors de ma visite de l’exposition), en particulier Protei, un drone marin pour dépolluer les océans du Franco-Japonais César Harada, ou la mine Kafon du designer afghan Massoud Hassani.
Une exposition qui permet de comprendre l’origine des objets qui nous entourent. A la fois ludique et pédagogique, elle est idéale à voir en famille.