Jusqu’au 26 janvier 2014
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Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, Paris VII
Le musée de l’Armée se penche sur le passé colonial de la France. Après l’Algérie (2012), le second volet de cette thématique est consacré à l’Indochine. Des premiers pas de l’Hexagone au-delà de l’Inde à la fin de l’Empire français en Extrême-Orient, en passant par la vie coloniale et les mouvements nationaux. Mise en lumière sur les enjeux militaire, politique, économique, littéraire et artistique de la conquête des rives gauches du Mékong.
Située au carrefour de l’Inde et de la Chine, la péninsule indochinoise suscite la convoitise des Européens dès le XVIe siècle. Jésuites et missionnaires des Missions étrangères sont chargés par le pape de l’évangélisation des populations locales et de la formation d’un clergé « autochtone ».
A la mort de l’empereur vietnamien, ses successeurs Minh Man puis Tu Duc se ferment à l’influence des pays occidentaux, toujours en quête de concessions, et proclament des édits de persécution des chrétiens. Ce qui suscite une vive émotion en France.
La marine de Napoléon III intervient en 1858 dans le sud du Vietnam, alors appelé Cochinchine. Puis dans le royaume du Cambodge. La IIIe République, sensible à l’idée de la grandeur de la « mission civilisatrice » de la France, reprend le flambeau pour conquérir l’Annam et le Tonkin, soit le reste du Vietnam. En 1887 est constituée l’Union indochinoise, formée d’une colonie (la Cochinchine) et de trois protectorats (le Cambodge, l’Annam et le Tonkin). Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que l’ensemble de la région soit pacifiée.
Après la capitulation du Japon en 1945 et l’abdication de l’empereur Bao Dai, le Vietminh prend le pouvoir et proclame l’indépendance de la République démocratique du Vietnam le 2 septembre 1945.
De très belles pièces à découvrir, près de 400, bien réparties dans les salles (on n’imagine pas en voir autant) : cartes anciennes, portraits, peintures, costumes, canon en bois. On se laisse envoûter par l’histoire de ces terres orientales dont le visage a bien changé depuis l’ouverture, cette fois volontaire, de ces pays à l’Occident et à sa pernicieuse société de consommation…