L’histoire vraie du chef-d’oeuvre de Claude Monet
Jusqu’au 18 janvier 2015
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-IMPRESSION–SOLEIL-LEVANT-LEVAN.htm]
Musée Marmottan-Monet, 2 rue Louis-Boilly, Paris XVI
Second volet de la célébration des 80 ans du musée Marmottan Monet, après « Les Impressionnistes en privé« , « Impression soleil levant« , retrace la genèse de l’oeuvre phare de la collection du musée. Cent quarante ans après sa première présentation au public, cette oeuvre considérée aujourd’hui comme ayant donné son nom au mouvement impressionniste, nous révèle une toute autre histoire…
Les commissaires de l’exposition, Marianne Mathieu et Dominique Lobstein, ont constaté qu’Impression, soleil levant restait un « célèbre inconnu ». Que représente véritablement cette oeuvre : un soleil levant ou couchant ? Que devient le tableau après sa première exposition en 1874 ? Pourquoi a-t-il rejoint en 1940 les collections du musée Marmottan, un établissement initialement dédié à l’Empire et qui n’abritait alors aucune peinture impressionniste ? Etc.
Cette vue du port du Havre dans les brumes, signée et datée en bas à gauche « Claude Monet 72 », est exposée pour la première fois en 1874, dans les anciens ateliers du photographe Nadar (au 35 boulevard des Capucines), qui accueillent l’exposition de la Société anonyme des peintures, sculpteurs, graveurs. Désignée sous le titre Impression, soleil levant, elle inspire au critique Louis Leroy, du journal satirique Le Charivari, le terme impressionniste. Si le terme se diffuse rapidement, l’oeuvre et son histoire sont peu à peu publiées.
En mai 1874, le collectionneur Ernest Hoschédé l’acquiert pour 800 francs. Quatre ans plus tard, le tableau est revendu dans l’indifférence, pour 210 francs, sous le titre Impression, soleil couchant. Son propriétaire le médecin d’origine roumaine Georges de Bellio le lègue à sa fille Victorine et son gendre Eugène Donop de Monchy qui en fait don au musée Marmottan en 1940. L’oeuvre était alors beaucoup moins recherchée que Pont de l’Europe. La Gare Saint Lazare (1877), Les Tuileries (1876) ou Le train dans la neige. La Locomotive (1875).
L’oeuvre ne reprend le titre Impression, soleil levant qu’en 1965. Car il s’agit bien d’une vision diurne, prise, selon les experts, depuis la chambre d’hôtel de Monet sur le port industrialisé du Havre, en direction du sud-est et de l’écluse des Transatlantiques qui s’ouvre sur le bassin de l’Eure.
Dix ans plus tard, l’auteur du catalogue raisonné de l’oeuvre de Monet, Daniel Wildenstein, faute de documents biographiques retraçant la vie de Monet en 1872, date l’oeuvre du printemps 1873, date à laquelle Monet a séjourné en Normandie. Or, selon les commissaires de l’exposition, les analyses topographique du port du Havre, les calculs astronomiques de la direction du soleil levant, ceux hydrographiques du niveau des marées et les observations météorologiques de l’état du ciel et de la mer – et oui, c’est précis l’analyse d’un tableau ! – prouveraient que la date la plus probable d’exécution du tableau serait le 13 novembre 1872.
L’exposition retrace ainsi non seulement l’histoire précise de ce tableau mais présente également vingt-six autres oeuvres de Claude monet, sans compter les toiles d’Eugène Boudin à Delacroix, Pissaro, Sisley, Turner, etc. Et se termine sur un vrai Soleil couchant sur la Seine… Passionnante, cette exposition m’a encore plus attirée que la précédente qui avait déjà drainé des foules !