Jusqu’au 30 mai 2016
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-MUSEE-DU-LOUVRE-LOUVR.htm]
Catalogue de l’exposition :
Musée du Louvre, Hall Napoléon, Paris 1er
Le musée du Louvre présente l’oeuvre de Hubert Robert (1733-1808), grand peintre du XVIIIe siècle, aussi important que Fragonard ou Watteau mais quelque peu oublié par la postérité.
Cette importante rétrospective a nécessité les services de 19 chercheurs pendant dix ans ! Car l’artiste prolifique a réalisé des milliers de dessins (conservés au musée des Beaux-Arts de Valence et dont les plus belles sanguines sont exposées ici), des centaines de peintures, des décors palatiaux (à Bagatelle, Rambouillet, Fontainebleau, et jusqu’en Russie), des pièces de mobilier (laiterie de Rambouillet conçue pour Marie-Antoinette), des jardins paysagers (à Versailles, Méréville)… Tout un patrimoine architectural et visuel qui traverse les multiples régimes politiques du XVIIIe siècle.
Le parcours présente d’abord l’homme. Sa fascination pour l’ensemble des arts et en particulier l’architecture. Sa personnalité affable, spirituel, énergique, organisée, qui mène une brillante carrière d’une cinquantaine d’années et lui vaut d’élogieuses paroles du philosophe Diderot ou de ses confrères Elisabeth Vigée Le Brun et Jacques-Louis David.
« Hubert Robert, c’est l’un des plus grands créateurs d’imaginaire poétique du XVIIIe siècle », s’exclame Guillaume Faroult (conservateur en chef du Patrimoine, département des Peintures, musée du Louvre), commissaire de l’exposition intarissable sur son sujet (après 10 ans de recherche, on comprend qu’il soit content d’exposer le fruit de son labeur !).
Robert se forme à Rome, où il côtoie l’enseignement de peinture architecturale de Giovanni Paolo Pannini (1691-1765) et étudie les gravures de Giovanni Battista Piranesi (1720-1778) – deux artistes dont les oeuvres sont actuellement exposées au musée du Luxembourg, dans le cadre de l’exposition des chefs-d’oeuvre de Budapest -. Il retient de ces deux maîtres italiens la précision archéologique.
A Rome, Robert rencontre Fragonard. « Talentueux peintre d’histoire, Fragonard semble devoir à Robert un sens plus rigoureux de la structure géométrale de ses compositions et probablement un intérêt accru pour l’architecture et l’archéologie. Robert, en retour, s’initie sans doute avec son compagnon à l’étude du paysage ainsi que de la vie pittoresque du petit peuple romain », analyse G. Faroult.
Robert rentre définitivement à Paris en 1765 et présente au Salon de 1767 Le Port de Rome, orné de différents monuments d’architecture antique et moderne dit aussi Le Port de Ripetta – synthèses de tous ses acquis à Rome -. Ce qui lui vaut d’être reçu comme membre à part entière de l’Académie royale de peinture, en tant que peintre d’architecture.
Rome, ses monuments (basilique Saint-Pierre, place du capitole) demeureront des sources constantes d’inspiration. Ce qui tombe bien car Paris est en pleine crise « d’anticomanie » ! L’art antique, comme modèle, l’archéologie comme méthode, sont les fondements de ce mouvement, organisé et théorisé depuis Rome par l’érudit allemand Johann Joachim Winckelmann.
Au-delà de sa méticulosité archéologique, Hubert Robert excelle à conférer à ses peintures un accent mélancolique, lié à l’écoulement du temps et à la ruine inéluctable des civilisations. Loin d’être sereines, ses représentations sont marquées par la mort. L’Obélisque brisé autour duquel dansent des jeunes filles traite ainsi du cycle de la vie. » Ici passent et trépassent toutes les civilisations humaines », commente le commissaire de l’exposition.
A partir des années 1770, Robert exécute de terrifiants tableaux d’incendies, de désastres urbains, puis retranscrit les destructions révolutionnaires. Lui-même emprisonné, il représente le quotidien des détenus. Il échappe de peu à la guillotine, grâce à la chute de Robespierre. Cet épisode restera un traumatisme jusqu’à sa mort, évoqué dans ses ultimes représentations de ruines (Destruction du château de Meudon, 1806).
Hubert Robert termine sa fructueuse carrière dans les murs du vieux palais. Il bénéficie à partir de 1779 d’un appartement sous la Grande Galerie et d’un atelier donnant sur la Cour carrée. Il est nommé « garde des Tableaux du roi » puis « conservateur du Muséum national des arts », à partir de 1795. Il prend part à l’organisation du musée des beaux-arts installé dans l’enceinte de l’ancien Palais-Royal, actuel musée du Louvre.
Ce qui à mon avis dévoile la volonté officieuse du commissaire de l’exposition de mettre en avant cet artiste aux liens si fort avec le Louvre ! Quoi qu’il en soit, c’est une oeuvre à (re)découvrir, quand on apprécie la peinture du XVIIIe siècle.
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