Jusqu’au 4 août 2008
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-HOKUSAI—L-AFFOLE-DE-SON-ART–HOKUS.htm]
Musée Guimet, 6, place d’Iéna 75016 Paris, 01 56 52 53 00, 7€
La donation de Norbert Lagane au musée Guimet est l’heureux prétexte à une exposition inédite sur des oeuvres peu connues de l’artiste japonais Katsushika Hokusai (1760-1849). Plus célèbre pour ses estampes du Mont Fuji, Hokusai a su influencer les collectionneurs et peintres européens. Et a impulsé la naissance du « japonisme » en Frande d’abord, puis en Europe.
Les estampes japonaises (ukiyo-e) influencent les Impressionnistes tels Degas, Van Gogh, Gauguin ou Monet, qui en possédait une riche collection, et les Symbolistes. Parallèlement, l’appropriation par les artistes occidentaux de l’art japonais influe sur le propre développement de son histoire.
Artiste du peuple, il a pour admirateurs dans son pays la classe des marchands, des artisans, des courtisanes et des habitués des maisons de thé à Edo (ancien nom de Tokyo). Mais il reste superbement ignoré des classes aristocratiques.
Fin lettré, Hokusai écrit ainsi: « Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner la forme des objets. Vers l’âge de cinquante ans, j’avais publié une infinité de dessins, mais tout ce que j’ai produit avant l’âge de soixante-dix ans ne vaut pas la peine d’être compté. C’est à l’âge de soixante-treize ans que j’ai compris à peu près la structure de la nature vraie, des animaux, des herbes, des oiseaux, des poissons, des insectes. Par conséquent, à l’âge de quatre-vingt ans, j’aurai fait encore plus de progrès; à quatre-vingt-dix ans, je pénètrerai le mystère des choses; à cent ans je serai décidément parvenu à un degré de merveille et quand j’aurai cent-dix ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant; Ecrit à l’âge de soixante-quinze ans par moi, autrefois Hokusai, aujourd’hui Gwakiô Rôjin, le vieillard fou de dessin. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens ma parole ». (Postface au premier volume des Cent vues du mont Fuji, 1834).
Pour autant, son art atteste d’une incessante quête de la perfection. Plus le visiteur progresse dans l’exposition, plus il a loisir d’obverser la finesse et le dynanisme des traits de pinceau de Katsushika Hokusai. L’exposition se clôt sur une pièce maîtresse – la dernière acquisition du musée Guimet, Le Dragon parmi les nuages (issu de la donation N. Lagane), qui forme une paire avec un rouleau du musée Ota de Tokyo (Le Tigre sous la pluie).
L’ensemble du fonds forme un très bel hommage à Hokusai, passionné fou par sa quête artistique. Il était temps que le musée Guimet lui consacre une première exposition!