Jusqu’au 31 janvier 2016
Jardin des Plantes, grilles de l’école de botanique, entrée libre.
Grâce au Prix photo du Muséum national d’histoire naturelle, le photographe français (né à Rouen) Matthieu Paley a suivi les Hazda de Tanzanie – les derniers des premiers hommes. Une soixantaine de ses photographies sont exposées au Jardin des Plantes.
Matthieu Paley a réalisé plusieurs photo-reportages sur les dernières communautés humaines à vivre en auto-suffisance. Pour National Geographic US, il choisit d’étudier ces peuples nomades dans des différents environnements : désert, arctique, savane, montagne, océan, jungle et climat méditerranéen. Il se rend alors dans sept pays et boucle The Evolution of Diet en cinq mois. Passionné par les Hazda, il souhaite retourner les suivre. Ce qu’il a pu faire en remportant le Prix photo du MNHN.
Les Hazda possèdent le plus ancien ADN jamais répertorié. Ils ont le plus ancien régime alimentaire du monde : celui des chasseurs-cueilleurs. Ils ne consomment que des aliments qu’ils trouvent autour d’eux : un peu de gibier (antilopes naines, phacochères, zèbres, girafes), surtout du miel et des plantes. Mais, modernisme oblige, ils troquent du miel sauvage et des peaux contre des vêtements, des sandales et du tabac (ou plutôt de l’herbe, au second sens du terme !).
Ils pratiquent la chasse avec des arcs et flèches. Matthieu Paley les perturbait à cause de son odeur « exotique », facilement détectable par les proies! De fait, les Hazda sont peu chanceux avec la chasse. Ils vivent surtout de cueillette qui représente 70% de leur apport énergétique annuel.
Comme ils ne stockent aucun aliment, ils partent chaque matin en quête de leur petit-déjeuner : miel, baies, tubercules, fruits du baobab qui contiennent dix fois plus de vitamine C que les oranges (la poudre du fruit séché est considérée dorénavant en Occident comme un « super-aliment » – je penserai à eux la prochaine fois que j’en mettrai dans mon smoothie !).
Ils dorment à la belle étoile ou dorment dans des huttes composées de branchages recouverts d’herbe (au premier sens du terme cette fois-ci !). Quand ils quittent leur campement, branches et herbes retournent à la terre. Ils ne laissent aucune trace derrière eux et leur seule contribution à l’effet de serre se résume à la fumée du feu pour griller le gibier.
Les Hazda vivent dans le présent, ne prient pas leurs ancêtres (ils n’ont ni cimetière ni religion), et ne regardent pas vers l’avenir. Les photographies de Matthieu Paley les montrent sereins et vivant en complète symbiose avec la nature.
Seulement, même si dans leur langue le concept même d’angoisse n’existe pas, pour peu que les autres humains sédentaires détruisent leur environnement naturel, ils risquent d’avoir quelques soucis à se faire pour survivre…