Le Grand orchestre des animaux
Jusqu’au 8 janvier 2017
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LE-GRAND-ORCHESTRE-DES-ANIMAUX-ORANI.htm]
Catalogue de l’exposition :
Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, Paris 14e
Vous connaissez Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, les Doors, Van Morrison … mais Bernie Krause ? Ce musicien et acousticien de Los Angeles, qui a collaboré avec ces derniers, s’est reconverti dans l’enregistrement des voix de la nature. La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose le fruit de ses 40 ans de recherches.
Bernie Krause a collecté près de 5.000 heures d’enregistrements sonores d’habitats naturels sauvages, terrestres et marins, peuplés de 15.000 espèces d’animaux. L’exposition dévoile dans une installation imaginée par le collectif United Visual Artists une partie de cet univers sonore des animaux, de plus en plus réduits au silence, à cause du vacarme de l’activité humaine.
Le parcours se déroule en deux volets : une partie sonore où l’on écoute les voix des animaux, du jaguar aux grenouilles d’Amazonie, des baleines à bosse aux loups d’Alaska, des babouins du Zimbabwe au corbeau du parc Algonquin au Canada.
« Ainsi s’accorde le grand orchestre animal, révélateur de l’harmonie acoustique de la nature, l’expression profondément articulée de ses sons et de ses rythmes. C’est la base de ce que nous entendons dans les régions encore sauvages aujourd’hui et il est probable que tous les morceaux de musique qui nous procurent du plaisir et toutes les paroles que nous prononçons procèdent, dans une certaine mesure, de cette voix collective. Il faut un temps où il n’y avait pas d’autre source d’inspiration pour l’oreille », explique Bernie Krause.
L’autre pan du parcours est visuel avec différentes méthodes photographiques et picturales pour capturer/représenter les animaux. Le biologiste Chrisitan Sardet (expédition Tara Océans) a photographié les micro-organismes qui forment le plancton. A partir de ce travail, Shiro Takatani et le compositeur Ryuichi Sakamoto ont imaginé un dispositif photo-vidéo-audio pour rendre compte de cet infravisible sous-marin, à l’origine du vivant.
A l’étage supérieur (grande salle du rdc) la scénographie évoque les rangs d’un orchestre par des demi-cercles en briques. On y observe une grande frise graphique de Cai Guo-Qiang, qui reproduit l’effet des peintures rupestres grâce à de la poudre à canon. L’artiste y représente des animaux autour d’un point d’eau calme et silencieux. Métaphore visuelle de la disparition des sons de la nature. Derrière cette frise sont exposées des photographies de Manabu Miyazaki, qui pose des « pièges photographiques » pour saisir des scènes de la vie animale sauvage japonaise. Ces images sont présentées pour la première fois en dehors de l’archipel du Soleil Levant.
Dans la petite salle, des peintures de Pierre Bodo, JP Mika et Moke entrent en conversation avec des dioramas d’animaux photographiés en noir et blanc de Hiroshi Sugimoto, et des oiseaux de paradis de Nouvelle-Guinée filmés par les chercheurs du Cornell Lab of Ornithology.
Au-delà de l’appel à sauver la biodiversité de la planète, l’exposition souhaite nous apprendre à écouter. Et à prendre conscience que les sonorités du monde animal ne sont pas un simple bruit de fond confus ! Nous devons changer notre rapport à la nature et adopter une approche holistique dans laquelle l’être humain n’est qu’un élément du monde naturel.
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