73 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8e
Juste avant les vacances de Noël, une belle surprise s’offre à nous : l’ouverture d’un nouveau musée ! Il s’agit du Grand Musée du Parfum, dans la luxueuse rue du Faubourg Saint-Honoré. Tapis rouge déroulé pour le vernissage ; le ton est donné !
Dans un hôtel particulier disposant d’un jardin de 1200m2 où seront mis en valeur des plantes à parfum (à partir du printemps 2017), le Grand Musée du Parfum propose une reconstitution de l’histoire des parfums, depuis l’Egypte des Pharaons jusqu’à nos jours. Avec plus de 70 odeurs à sentir au gré du parcours.
Au sous-sol, une galerie de portraits revisités – avec des peintures originales de Bruno Bressolin – permet de découvrir la légende de séduction olfactive de Catherine de Médicis et son parfumeur René le Florentin, Louis XIV et la marquise de Montespan, Casanova et Marie-Antoinette, Napoléon et l’impératrice Eugénie. Saviez-vous que Bonaparte utilisait 40 litres de parfum par mois (l’Eau de Cologne créée par Jean-Marie Farina) et en buvait quelques gouttes avant les batailles !
A l’étage supérieur, la designer Violette Huot a imaginé Blossom, un rosier imaginaire, qui invite à cueillir cinq roses, nées de l’esprit de cinq parfumeurs (Annick Goutal, Jean-Paul Guerlain, Serge Kalouguine pour Diptyque, Dominique Ropion pour Frédéric Malle, Jean-Claude Ellena pour The different company), tous très différents. La rose est composée de 400 molécules chimiques, chaque créateur peut ainsi jouer à produire « sa rose » avec un minimum d’ingrédients (trois molécules de synthèse seulement permettent de reproduire son odeur alors qu’une solution de rose naturelle – un absolu ou une essence – ne renvoie pas à l’idée que l’on se fait de cette fleur). Avant d’être un chimiste, le parfumeur est un illusionniste !
Une vidéo explique le lien entre l’odorat et les émotions, le rôle de la mémoire olfactive. Après la théorie la pratique : déambulation dans le jardin des senteurs. A chacun de découvrir ce que chaque odeur éveille comme souvenir.
Essence immatérielle, le parfum (son étymologie latine est per fumum c’est à dire « à travers la fumée ») ne s’accroche pas ! Les scénographes ont donc imaginé des petites boules blotties dans des gouttes, dotées de capteurs de présence. De ces mêmes boules sort une voix qui précise ce que vous venez de sentir et apporte quelques commentaires sur l’histoire de la senteur et ses secrets. Parmi lesquelles : l’absolu bourgeons de cassis (Chamade de Guerlain, First de Van Cleef & Arpels, Mûre et Musc Extrême de L’Artisan Parfumeur, Black Opium Eau de Toilette d’Yves Saint Laurent) ; l’essence de vétiver (Terre de Hermès) ; l’iris pallida (L’Heure Bleue de Guerlain, N°19 de Chanel, Infusion d’Iris de Prada, La Vie est Belle de Lancôme) ; la vanilline (Jicky, Shalimar, Habit Rouge, L’Instant de Guerlain, Tocade de Rochas, Hypnotic Poison de Dior).
La dernière salle représente le bureau du parfumeur. Sa palette peut compter jusqu’à 1500 ingrédients mais au quotidien elle se réduit à 300 ou 400 matières premières, synthétiques et naturelles ; les deux étant nécessaires à la création d’un parfum pour en assurer l’équilibre.
Un parcours dynamique mêlant connaissances et expériences, une scénographie lumineuse et interactive constituent les atouts de ce nouveau lieu, qui proposera des expositions temporaires, des activités familiales, etc. A suivre !