Les ors d’Yves Saint Laurent
Jusqu’au 14 mai 2023
Musée Yves Saint Laurent, 5 avenue Marceau, Paris 8e
La directrice du musée Yves Saint Laurent, Elsa Janssen, s’est s’inspirée des nombreuses pièces en or dans les réserves du musée YSL de Marrakech pour célébrer les cinq ans du musée YSL Paris. Une exposition hommage qui reflète le génie du couturier.
Une quarantaine de robes haute couture et prêt-à-porter, des oeuvres contemporaines de Johan Creten, une sélection de bijoux créés par Loulou de La Falaise, composent ce magnifique parcours, véritable illustration des propos d’Yves Saint Laurent en 1991 : « La gloire ne se conçoit que dorée. Dorée à la feuille d’or. »
Les premières pièces en or apparaissent dans la collection haute couture printemps-été 1962 sous la forme de boutons dorés, cousus sur un caban en laine bleue. Les boutons servent de bijoux de jour pour illuminer un ensemble qui aurait été trop sombre.
Les tenues du soir se parent d’or à partir de 1966. « Le soir doit briller, sans cela il serait un peu ridicule… », affirmait YSL. Toutes les matières sont sujettes au doré : brocards, dentelles, lamés, sequins, cuirs, broderies. Les flacons de parfum eux-même se parent d’or tel le subversif Champagne, interdit à la vente, et rebaptisé Yvresse (!).
Les sculptures en grès émaillé et or du plasticien belge Johan Creten évoquent les formes bombées et striées des boutons d’YSL. Puis les tissus scintillants de ses robes, des plus sobres (fuseau noir illuminé d’une étole dorée portée en diagonale et ceinturant la taille) aux plus extravagantes (robe entièrement dorée et scintillante), portées à la fin des années 1960 dans des lieux « branchés » comme chez Régine, au Sept, au Privilège ou au Palace qui ouvre ses portes en 1978.
Dans le studio de travail d’Yves Saint Laurent, quelques éléments dorés (boîtes de boutons, lê de tissus, etc.) sont mis en avant. Comme si le couturier allait apparaître d’un moment à l’autre.
Autre merveille : les deux vitrines de bijoux cousus sur des semblants de branches d’arbres : une mise en scène d’Anna Klossowski, filleule d’YSL et fille de Loulou de La Falaise, qui a collaboré avec le maître du lieu de 1972 à 2002. Doré – « car je n’aime les bijoux que faux » (YSL), mais aussi corail, quartz, jouent des couleurs, des matières et des formes. On retrouve les formes fétiches d’YSL comme le serpent, l’épi de blé, l’oiseau et le coeur.
Un parcours envoûtant et solaire, à découvrir !