« Les Voyages d’Hélène – Une vie à documenter le monde »
Jusqu’au 30 avril 2021
Galerie Roger-Viollet, 6 rue de Seine, Paris 6e
La galerie Roger-Viollet ouvre enfin ses portes au public, dans l’enceinte même où Hélène Roger-Viollet et son mari Jean Fischer avaient institué leurs bureaux.
La galerie a pour rôle de mettre en valeur le fonds de l’Agence photographique éponyme, créée en 1938, et légué à la Ville de Paris depuis 1985.
Pour cela, elle présente une exposition temporaire, un retour aux sources, au fondement de l’Agence. Avec des tirages numériques issus des archives des fondateurs qui ont parcouru le monde trois fois au cours des années 1950-1970.
Formée au journalisme, Hélène n’était pas destinée à devenir photographe. Elle est envoyée avec son futur mari dans la région basque pour couvrir les premiers congés payés de 1936. De l’autre côté de la frontière, les jeunes gens entendent les prémices d’une contestation : premiers frissons de la révolution catalane contre Franco. Ils photographient l’événement. « Cela leur a mis les pieds à l’étrier », commente Gilles Taquet, directeur de la galerie.
De retour à Paris, Hélène et Jean achètent le fonds d’archives photographiques et les murs de Laurent Ollivier. Ils découvrent des pépites historiques et décident de continuer à cataloguer la vie de leurs contemporains. Hélène a l’intuition de ne pas vendre directement les tirages mais les droits d’auteur à la presse et aux éditeurs, notamment ceux de cartes postales.
Après la Seconde Guerre mondiale, le couple reprend son travail et sillonnent les continents, en particulier, l’Inde, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. Leur objectif : compléter leurs archives et trouver les maillons manquants de leur fonds. Ce dernier contient aujourd’hui six millions de négatifs.
L’exposition met en avant les photographies propres d’Hélène, qui font preuve d’un sens du cadrage pointu et d’une fine veine artistique, plus prononcée que celle de son conjoint.
Leur belle histoire se termine de manière tragique avec l’assassinat d’Hélène par Jean, pour une raison toujours inconnue. N’ayant pas d’héritiers, ils avaient légué le fruit de leur travail à la Ville de Paris.
Un bel espace à découvrir, avec ses classeurs contenant les tirages d’époque que l’on peu feuilleter et dont on peut également acheter des reproductions numériques (sur place et prochainement en ligne) entre 230€ et 470€.