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De telles rencontres me rappellent toujours pourquoi j’ai voulu être journaliste. Comme ce jour où j’ai interviewé l’Abbé Pierre ou écrit une brève pour l’AFP sur les chauffeurs de taxi à Istanbul. Aujourd’hui, à dix pas de mon quartier, je rencontre Gilles Alain, qui vient d’ouvrir sa galerie Ames tribales (Paris, Ve), avec son fils Jean. Le temps d’une heure me voilà partie au coeur de l’Afrique de l’Ouest…
Leur action s’inscrit dans le cadre de l’épanouissement personnel. Thème que Gilles connaît bien, pour avoir longtemps travaillé dessus en tant que coach d’entreprise.
Et de l’action humanitaire. Dix pour cent du prix des cadres en acier qui entoure ses toiles est reversé à l’école N’Garigne (Sénégal). Bien que vivant à Paris, Gilles n’oublie pas d’où il vient.
Cela me fait penser à un poème botwswanais: « When you’ve acquired a taste of dust,/ The scent of our first rain,/ You’re hooked for life on Africa […] ».
Ce rapport étroit avec les fabricants permet au galeriste d’offrir des prix compétitifs à la vente. De l’ordre de 100€ à 1.000€. Quelques rares pièces dépassent ce budget mais on est loin du triple zéro pratiqué traditionnellement en galerie.
« Ce qui m’intéresse, c’est rendre les gens heureux par le partage de cet univers africain », affirme Gilles, qui a déjà d’autres projets en tête. Comme donner des conférences gratuites sur les oeuvres vendues. Ou organiser des voyages pour les plus passionnés et leur faire découvrir sa terre natale.
A voir les passants s’arrêter devant la vitrine, intrigués par cet art africain puis souriants et finalement entrant, il n’est pas risqué d’avancer que la galerie a un bel avenir devant elle.