… dans votre poche
Les mini Larousse, 96p., 3,50€
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« Montrer patte blanche ». « Qui sème le vent récolte la tempête ». « Payer rubis sur l’ongle ». « A bon chat, bon rat ». « Passer sous les fourches Caudines »… Découvrez plus de 200 expressions françaises, leur origine et leur sens (ancien et contemporain). Un guide mini Larousse en format poche, indispensable pour les amoureux de la langue de Molière !
« Partir, c’est mourir un peu ». Si le vers est célèbre, en connaissez-vous l’auteur ? Peu de chance car c’est le seul que la postérité ait retenu de Edmond Haraucourt et de son poème Rondel de l’adieu 1891). Il a inspiré la contrepèterie de Jacques Prévert « Martyr, c’est pourrir un peu ». Et la suite d’Alphone Allais « […] mais mourir, c’est partir beaucoup ».
« A la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d’une puce ». Cette pauvre Luce, ou Lucie, vierge et martyre à Syracuse, eut la tête tranchée en 304 pour s’être refusée au mari qu’on lui imposait. Mais ce n’est pas pour sa chasteté exemplaire qu’elle fut ainsi associée au retour de la lumière. Dans le calendrier julien, le jour de sa fête tombait le 23 décembre, soit deux jours après le solstice d’hiver, quand les jours commencent à rallonger. La réforme grégorienne de 1582, qui supprimait dix jours du calendrier et ramenait la Sainte-Luce au 13 décembre, fut un coup dur pour le dicton. Mais la rime était si riche, et la figure de Luce si lumineuse – plus inspirante en tout cas que celle d’Armand, le saint qui l’a remplacée le 23 décembre – qu’il est resté dans la culture populaire, bien qu’il soit faux depuis plus de quatre siècles.
« Payer rubis sur l’ongle ». L’expression, qui date de 1640, signifiait « vider son complètement son verre [de vin] qu’en le renversant sur l’ongle il n’en tombe qu’une seule goutte, qui ne s’épanche pas et ressemble à un rubis. Du verre on est passé en 1685 à la bourse, qu’on vide complètement pour « payer rubis sur l’ongle », c’est à dire intégralement et sur-le-champ. La pierre précieuse confère une certaine classe à l’acte en question, à la différence de l’expression quasi synonyme payer cash, plus triviale. De la même façon, on notera qu’il est moins élégant de « faire cul sec » que de « faire rubis sur l’ongle », même si la quantité d’alcool absorbé est équivalente.
Ecrit avec un brin d’humour irrévérencieux, ce petit livre est un délice à lire. Idéal pour les adultes qui s’emmêlent les pinceaux dans les expressions ou pour les enfants/étrangers en plein apprentissage des sournoiseries de la langue française !