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Expositions anglaises sur les Maîtres Modernes français

Un post spécial pour ceux qui auraient la chance de voir ces superbes expos actuellement à Londres:

Renoir Landscapes (1865-1883) @ National Gallery, jusqu’au 20 mai 2007, £12

Manet to Picasso @ National Gallery (Sainsbury Wing), jusqu’au 23 mai 2007, free

The Unknown Monet: Pastels and Drawings @ Royal Academy of Arts, jusqu’au 10 juin 2007, £8


Renoir Landscapes entend présenter – pour la première fois – les paysages du célèbre peintre impressionniste français, Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), plus connu pour ses oeuvres figuratives. Durant les premières années de sa carrière, Renoir a travaillé les scènes de paysage comme champ expérimental pour maîtriser ses compositions, la tonalité de ses couleurs et notamment la réussite de ses effets de lumière. « Le plein air suggère des couleurs qu’il aurait été impossible d’imaginer dans l’éclairage plus diffus d’un studio », disait-il.
Dans les années 1860-70, ses premiers essais varient des scènes de jardin travaillées aux coups de pinceau épais à d’autres recouvertes de fins tourbillons de pigments. Voire à des compositions plus abstraites, garnies de points vacillants et de taches de couleur.
Dix ans plus tard, alors que parvenu à aiguiser ses techniques pictorales, l’artiste commence à se faire connaître, il voyage en Italie et en Afrique du Nord, là où le soleil resplendit. Ce qui influe par la suite sur la manière dont Renoir traitera la lumière dans ses peintures figuratives.

Manet to Picasso consiste en un nouvel accrochage et une manière rafraîchissante d’aborder les peintres Modernes français, des impressionnistes Monet et Renoir aux post-impressionnistes Van Gogh et Cézanne.

Enfin, l’exposition phare du moment a lieu à la Royal Academy, qui présente en avant-première les pastels et dessins de Monet – oeuvres préparatoires à ses huiles – tellement précis et élaborés qu’ils forment des oeuvres d’art à part entière.
Claude Monet (1840-1926) se présentait pourtant comme un artiste spontané, qui peignait directement d’après nature. Mais, cette exposition veut prouver le contraire!
Les premiers dessins de Monet remonte à son adolescence, lorsqu’il couvrait ses cahiers de croquis sur la ville du Havre et son environnement maritime. Le dessin lui permet d’étudier ses motifs, telle une embarcation voguant sur l’eau, la voile gonflée par le vent.
S’inspirant également des illustrations de journaux parisiens, Monet s’essaie à la caricature (cf. celle de Jules Didier, « L’Homme Papillon », ~1858). Un genre considéré par Charles Baudelaire comme une forme d’expression artistique moderne.
Sur le conseil du peintre de l’école de Barbizon, Constant Troyon (1810-1865), – « Apprends à dessiner; c’est ce qui manque à la plupart d’entre vous [jeunes artistes] aujourd’hui » – Monet, à 18 ans, expérimente diverses techniques de dessin.
Déterminé à devenir un peintre paysagiste, il s’évade souvent à la campagne ou en bord de mer pour réaliser des croquis rapides selon nature. De cette période date Le Déjeuner sur l’Herbe (1866) dont plusieurs dessins préparatoires ont survécu (cf. celui à la craie noire présenté dans l’exposition).
L’apprentissage du dessin permet à l’artiste de saisir l’importance de la ligne. Une maîtrise qui se révélera nécessaire pour la composition de sa série des Nymphéas (1898-1903).
Au premier salon impressionniste de 1874 à Paris, Monet présente sept pastels. Il en crée une deuxième série en 1901, alors qu’il est en visite à Londres pour la troisième fois. Ses toiles et pinceaux étant retardés aux douanes, il utilise les pastels pour capturer le fugace effet de lumière s’immisçant à travers la brume au-dessus de la Tamise. Le pastel – contrairement à l’huile qui a besoin d’être sèche pour rendre son plein effet – offre à Monet la rapidité dont il a besoin pour saisir les changements de lumière. De sa chambre du Savoy Hotel, Monet aperçoit à sa gauche Le pont de Waterloo (~1901) et à sa droite Le Pont de Charing Cross (~1901) avec au loin le Parlement. Le peintre confie dans une lettre à sa femme, Alice Hoschede: « C’est grâce à mes pastels réalisés rapidement que j’ai compris comment traduire les subtils effets de lumière dans mes huiles ». Indeed!

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