Jusqu’au 21 juin 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-BEATRIZ-MILHAZES–WILLIAM-EGGLESTON-BMWE.htm]
Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, bd Raspail 75014, 6,50€
Au cours de trois séjours parisiens, le photographe américain William Eggleston (né en 1939 à Memphis, Tennessee) a capturé pour la Fondation Cartier une série de photographies qui révèle le pittoresque de la ville. Non pas par ses monuments historiques, qui attirent les touristes du monde entier. Mais par une esthétique du quotidien, si révélatrice de la démarche de l’artiste. Dans la lignée de Henri Cartier-Bresson, Eugène Atget, William Eggleston rend hommage à Paris. En couleur.
A l’opposé du cliché de la ville-musée, la capitale révèle son urbanité sous l’objectif atypique de W. Eggleston, réputé pour avoir photographié le monde entier, en particulier le Sud des Etats-Unis.
William Eggleston débute sa carrière à Memphis où il vit toujours, après avoir découvert l’oeuvre de Cartier-Bresson et Walker Evans.
W. Eggleston avait déjà réalisé pour la Fondation Cartier, les séries Déserts (2000) et Kyoto (2001).
En parallèle, l’exposition présente quelques-unes de ses peintures/dessins abstrait(e)s, encore jamais exposé(e)s publiquement. Ces oeuvres de tout petit format reflètent la passion de l’artiste pour la musique, notamment pour Jean-Sébastien Bach dont la rythmique structurée se retrouve sur ses papiers dans l’agencement de traits de couleur. W. Eggleston traduit ainsi son attachement pour Wassily Kandinsky, qui avait étudié le lien entre peinture et musique.
La scénographie de l’exposition met en valeur les deux pans du travail de l’artiste. Avec, à l’accueil, un sublime piano Yamaha et un pan de mur sur lesquel sont inscrits les différents lieux visités par W. Eggleston pour ses prises de vue. Puis viennent d’un côté les photos – oeuvres figuratives -, aux teintes douces, floutées, sobrement encadrées. Auquel fait face son travail abstrait plus coloré.
A l’instar de son confrère nord-américain exposé au sous-sol de la Fondation, B. Milhazes s’intérese au rapport entre peinture et musique. L’opéra mais aussi la musique locale populaire (bossa nova, tropicalia) lui inspirent des chorégraphies picturales spontanées.
Deux regards neufs, étrangers, qui nous offrent une vision autre de Paris. Un souffle d’oxygène regénérant.