Jusqu’au 12 mai 2010
Maison de l’Amérique Latine, 217 bd St Germain 75007, Entrée libre
Une folle installation! Voluspa Jarpa (née en 1971) investit la Maison de l’Amérique Latine, anciennement maison du Docteur Jean Martin Charcot (Salpêtrière), reconnu pour ses travaux sur l’hypnose et l’hystérie. L’artiste chilienne a utilisé les archives photographiques de Charcot pour créer 28.649 silhouettes de femmes contorsonniées, suspendues en apesanteur. Tel un essaim d’insectes…
Au premier regard, impossible d’imaginer que cette nuée animalière représente en réalité des corps de femmes. Il faut s’approcher, appréhender l’installation, ne pas en avoir peur. Pour comprendre ce que l’artiste a voulu démontrer.
Voluspa Jarpa s’intéresse aux empreintes laissées par des traumatismes. Lorsque ces derniers, qu’ils aient lieu dans dans la société, l’histoire, la sphère publique ou privée, sont niés, le corps s’exprime autrement. L’inconscient ne peut se taire. Il parle un autre langage qui se traduit par des symptômes. Qu’il s’agit de décrypter.
L’installation de l’artiste apparaît ainsi comme une démonstration des symptômes de l’hystérie. La contorsion des corps exprime la douleur, le désir frustré de ces femmes. Leur corps tient lieu de mémoire – une mémoire mise en veilleuse par la puissance du mental.
Voluspa Jarpa, également mise à l’honneur de l’exposition collective « Extracto », à la galerie Catherine Putman (jusqu’au 15 mai 2010), expose pour la première fois à Paris. Après avoir présenté son travail essentiellement au Chili mais aussi au Pérou et aux Pays-Bas.
En parallèle, la Maison de l’Amérique Latine expose le travail du photographe argentin Daniel Mordzinski (né en 1960).