Jusqu’au 27 septembre 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee-DROIT-D-ENTREE-AU-MUSEE-BRANL.htm]
Galerie suspendue est, musée du quai Branly, 206,218 rue de l’Université / 27,37,51 quai Branly 75007, 8,5€
Tarzan au musée du quai Branly! Est-ce si étrange? « Non! », répond Stéphane Martin, Président du musée, qui a eu l’initiative de cette exposition. Car, par ces temps de mondialisation et de crise, on assiste à un retour aux sources. Soit, l’Afrique originelle – berceau de la civilisation -, sauvage mais aussi idéalisée. Retour sur un mythe multimédia (livres, BD, émissions radiophoniques et télévisuelles, fims, disques, figurines, etc.) qui fascine toujours autant. Depuis 1912!
Pour Roger Boulay, commissaire de l’exposition, le mythe de Tarzan agit comme un faire-valoir de « l’Occident en creux par rapport aux fantasmes d’une civilisation non-occidentale ». Mettons lderechef les points sur les ‘i’, Edgar Rice Burroughs (1875-1950) n’a jamais mis les pieds en Afrique lorsqu’il invente le personnage de Tarzan! Pire, cette incarnation occidentale du wonderman, d’autant plus puissant qu’il n’est vêtu que d’une simple peau de léopard et doit tout à sa force physique (foin de gogo-gadget), aurait pu ne pas voir le jour… si son auteur n’avait pas été contraint de trouver une idée géniale pour se substantuer.
Par ailleurs, le fondateur du musée, Marshall Field (1834-1906), sera un important contributeur du Chicago Art Institute dans lequel seront exposés l’essentiel des dessinateurs du futur Tarzan.
Le mythe de Tarzan a inspiré une cinquantaine de films, adaptations hollywoodiennes auxquelles participera E. R. Burroughs. Une petite salle noire regroupe les photographies de ces films où posent les différents Tarzan. Dont l’ex- nageur Johnnny Weismuller, à la carrière athlétique, à côté d’un langoureux Christophe Lambert, aux cheveux longs. « S’il n’y avait pas eu ce mauvais cinéma hollywoodien, peut-être que le mythe n’aurait pas pris », reconnaît ironiquement Roger Boulay. De fait, le mémorable « Moi Tarzan, toi Jane » provient d’une adaptation cinématographique et non du roman de Burroughs.
Dans tous les cas, qu’il soit décliné en héros papier, jouets ou jeux vidéo, l’homme de la jungle ne se départit pas de sa pagne de léopard et de son cri fantastique. Un concours de cri est d’ailleurs organisé dans le jardin du musée. Avis aux amateurs de vocalises!
« Aujourd’hui, Tarzan a de beaux jours devant lui », souligne le commissaire de l’exposition. Le super héros vert est en effet un précurseur écologique, à contre-courant des trafiquants d’ivoires et d’esclaves, qui, après chaque aventure urbaine, revient systématiquement dans le giron de Mère Nature. Comme l’illustre la publicité finale de Jean-Paul Goude pour le parfum Guerlain Homme (le visage du mannequin se transforme en panthère).
Jamais exposition n’avait été aussi ludique au musée du quai Branly. La scénographie est pensée comme une forêt diffuse dans laquelle le visiteur doit se frayer un chemin en suivant les bulles de BD. Les figurines en plastique alternent avec les animaux empaillés et de remarquables oeuvres provenant des musées du Louvre, Orsay, Fontainebleau, Poissy et de la Cité Internationale de la Bande dessinée. En somme, un savant capharnaeum!