Jusqu’au 20 février 2011
Espace Fondation EDF, 6 rue Récamier 75007, Entrée libre
A l’heure où certains artistes ont fait le choix des questions environnementales comme chemin de croix, ceux exposés à l’Espace Fondation EDF font figure d’alternatives. REHAB (diminutif de réhabilitation) ne propose pas des oeuvres engagées dans « l’éco-guerilla » mais un simple détournement de matériaux familiers. L’effet n’en est que plus inattendu.
A l’art « amicalement vert » ou eco-friendly, la commissaire de l’exposition Bénédicte Ramade, qui dénonce le « goût chlorophylle » des expositions présentées ces dernières années dans maintes institutions culturelles, lui préfère le terme d’éco-conscient. Car « il convient d’être précis et de ne pas substituer l’objet environnemental à la réflexion esthétique. […] REHAB concentre sa réflexion sur une pratique artistique rajeunie [le recyclage ou réemploi du déchet] et le symbole de la lutte contre les dysfonctionnements environnementaux de proximité ».
Dans cette optique, l’oeuvre la plus éloquente est celle de Tue Greenfort (Danemark, 1973) qui réalise un avatar de sculpture, 1 Kilo PET (2007), plus proche par sa forme d’un agglomérat de déchets. Pour obtenir ce kilo de polyéthylène téréphtalate – matière non réductible du plastique -, il faut brûler 17 kg de bouteilles en plastique. L’artiste dénonce ainsi l’ambiguïté de ce processus de transformation dit écologique.
« Plutôt que de faire de l’espace d’exposition un salon des inventions et des solutions pratiques écologiques et éco-amicales, ou un panorama de catastrophes voire la reconstitution d’un paradis perdu, REHAB pféfère mener une exploration totalement artificielle et onirique du ‘sujet vert' », explique Bénédicte Ramade.
L’exposition dresse ainsi un état des lieux d’un problème sociétal traité par son antithèse: les « dysfonctionnements verts ». Une perspective inédite, dans un lieu qui ressemble à une cabane secrète, riche de promesses à découvrir.