Jusqu’au 21 juin 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LES-PRIMITIFS-ITALIENS-SIFLO.htm]
Musée Jacquemart-André, 158, bd Haussmann 75008, 10€
Jamais présentée en France, la collection du baron allemand Bernard von Lindenau (1779-1854), rassemblée au sein du musée d’Altenbourg, gravit le perron du musée Jacquemart-André. Redécouverte depuis la réunification allemande, elle a bénéficié de deux grandes expositions en Italie. Aujourd’hui, Paris lui rend hommage.
Cet ensemble unique d’oeuvres peintes entre la fin du XIIIe siècle et le début du XVe siècle correspond à la peinture du Moyen-Age, rarement exposée en France. Elles reflètent deux écoles influentes de l’époque – Sienne, Florence – et possèdent la particularité d’être signées de leur auteur.
L’exposition propose un parcours chronologique des années 1280 au début du XVe siècle, qui reflète notre « temps des cathédrales ». A la sauce italienne.
Guido da Siena est représenté par six panneaux illustrant des épisodes de la Vie du Christ – La Nativité (vers 1270), L’Adoration des Mages (vers 1270), La présentation de l’enfant Jésus au temple (vers 1270), La Fuite en Egypte (ves 1270), La Flagellation (vers 1270) et La Crucifixion (vers 1270) -. L’ensemble formait le décor d’un retable d’autel, dans la cathédrale de la ville. Son style reflète l’influence grecque ou byzantine qui prédomine dans les années 1280.
Un siècle plus tard, Sienne subit le courant gothique international. Un style caractérisé par sa préciosité, la représentation de personnages gracieux et graves et des couleurs primaires qui rappellent les enluminures. Lippo Memmi et son beau-frère Simone Martini incarnent ce nouveau style, avec Andrea Vanni et Paolo di Giovanni Fei. A l’inverse de Pietro Lorenzetti (Christ de pitié, vers 1340/45) qui propose une vision alternative, illusionniste: on a l’impression que son Christ sort du tombeau avec le corps à l’intérieur du sépulcre tandis que sa tête et son auréole sont déjà au-dehors.
Comme Sienne, Florence connaît une renaissance au XIIe siècle, avec le développement de la banque et de l’industrie de la laine. Le pouvoir se concentre aux mains des Médicis.
Fidèle à sa réputation, le musée Jacquemart-André rassemble des oeuvres d’une beauté à couper le souffle. Or fin, variété des coloris alternant effets de camaïeux et contrastes entre les vert amande, rose « terre de sienne », mordoré, bleu profonds et rouge vif. Puissance narrative et spiritualité des oeuvres font de cette exposition une petite merveille.