Jusqu’au 06 juin 2010
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-MINIATURES-ET-PEINTURES-INDIENNES-MINIA.htm]
Bibliothèque nationale de France F. Mitterand, Galerie François Ier, quai François Mauriac 75013, 7€
Le département des Estampes et de la Photographie de la BnF présentent une riche sélection de miniatures et peintures indiennes, issues des collections royales (fin XVIIIe siècle), et à ce jour jamais montrées au public. Une découverte exquise.
L’essentiel du fonds provient de la donation faite en 1785 par le chevalier Jean-Baptiste Gentil, militaire passionné par l’Inde où il réside pendant une trentaine d’années, au roi Louis XVI.
La collection royale comprend plus de 2500 images conservées dans une quarantaine d’albums auxquels s’ajoutent quelques cartes à jouer (ganjifa). Elle se caractérise par deux axes religieux: l’un islamique, l’autre hindou. Le premier regroupe un ensemble de miniatures des écoles mogholes. Le second, quasi inédit, rassemble des peintures provenant de l’Inde du Sud.
A ces deux axes s’ajoutent les Company Paintings, productions peu connues qui constituent une source iconographique et documentaire de premier ordre.
LES ECOLES MOGHOLES
Cet art est dominé à ses débuts par trois influences: musulmane de part les artistes venus de Perse, hindoue (peintres autochtones) et européenne (modèles diffusés par les missionnaires jésuites).
A la fin du XVIIe siècle, le naturalisme s’approche de la perfection scientifique avec des représentations végétales qui s’apparentent à de véritables herbiers.
Le dernier empereur moghol, Bahadur Shah II, est finalement détrôné par les Britanniques en 1857.
LES PEINTURES DU SUD DE L’INDE
TECHNIQUE DE LA MINIATURE
Le peintre indien travaille assis sur le sol, la feuille fixée sur une planchette. Son matériel se compose d’un
assortiment de pinceaux en poils de chèvre ou d’écureuil et de valves de coquillages pour contenir les couleurs. Un pinceau d’un poil unique peut servir à tracer les lignes imperceptibles de la chevelure et des yeux.
Le papier, en fibres végétales (bambou, jute, chanvre) ou de chiffons de coton, de lin, parfois de soie (Deccan), peut être teinté avec des décoctions de safran, de henné ou de feuilles d’indigotier. Pour les rendre résistantes, les feuilles sont encollées d’amidon, de gomme ou de glucose et, après séchage, lustrées avec une pierre dure pour que le pinceau glisse
facilement.
Les pigments d’origine minérale sont le vert de malachite, le rare bleu de lapis-lazuli, ou l’azurite, qui est un carbonate de cuivre. Toute la gamme des ocres et des bruns, du rouge au marron, provient des terres, tandis que le rouge laque est extrait de la cochenille.
La miniature achevée, posée sur une plaque de marbre, subit un ultime polissage au verso, ce qui confère à ses couleurs cet éclat quasi émaillé.
Une très belle exposition, admirablement résumée – pour ceux qui ne pourraient pas aller la voir – sur le mini site qui lui est dédié.