Jusqu’au 01 novembre 2009
Musée des arts et métiers, 60, rue Réaumur 75003, 6,50€
Difficile d’imaginer un tel exploit au regard de la rusticité du Blériot XI exposé au coeur de l’église Saint-Martin-des-Champs! Et pourtant, le 25 juillet 2009, l’ingénieur centralien Louis Blériot (1892-1936), à l’âge de 37 ans, réussit à relier par air Calais-Douvres…
Défi lancé à l’initiative du quotidien britannique le Daily Mail, la traversée de la Manche concrétise le succès de Blériot dans l’aéronautique. Le Français parcourt les 38 km qui sépare le continent de la Grande-Bretagne dans un monoplane qu’il a conçu lui-même, alors qu’il n’avait, à l’origine, aucune connaissance dans le « plus lourd que l’air ».
L’ingénieur-entrepreneur a fait fortune dans les phares pour automobiles. Ce qui lui permet d’auto-financer ses recherches en aéronautique. Louis Blériot dépose 17 brevets entre 1906 et 1909 pour finalement concevoir l’appareil qui lui permettra de s’affranchir du poids de l’air. La morphologie du Blériot XI permet de le considérer comme le premier avion moderne.
Entrepreneur dans l’âme, Louis Blériot voit plus loin que le bout des ailes de son aéroplane. En 1909, il crée la société Blériot-Aéronautique qui vend des centaines de Blériot XI pour les marchés militaire et sportif, en France et à l’étranger.
A l’approche de la Première Guerre mondiale, l’ingénieur met au point, avec son confrère Louis Béchereau, les chasseurs Spad. A l’issue du conflit, Louis Blériot s’est notoirement enrichi. Il transforme ses chasseurs en avions commerciaux tel le Spad 7 puis la Berline-Spad 33 (1920) qui permet de transporter cinq passagers.
Suite au succès de Charles Lindbergh le 21 mai 1927, Blériot développe un projet d’avion hybride pour traverser l’Atlantique par étapes, grâce à des îlots flottants, servant de relais pour ravitailler les appareils (1928). Mais ce second rêve n’aboutira pas en raison de problèmes financiers et techniques. Louis Blériot décède peu après. Ses établissements sont nationalisés.
L’exposition permet d’appréhender le pilotage du Blériot XI grâce à un simulateur de vol. Elle présente les différentes innovations techniques et technologiques liées aux recherches de Blériot en matière aéronautique. Le clou du spectacle reste pourtant l’accrochage de l’appareil original sous la voûte de l’église Saint-Martin-des-Champs. Une passerelle montante permet d’en faire le tour et d’imaginer comment un homme a pu traverser la Manche dans cet engin volant, qui paraît si fragile par rapport aux Airbus contemporains, sans amerrir ou exploser en vol…
A voir également: l’exposition des photographes de l’agence Magnum « Le Travail révélé » (travailleurs de nuit, ouvriers, traders, médecins, enfants exploités, etc.), images accompagnées de textes pertinents d’universitaires. Sans oublier la seconde partie de l’exposition « Du coeur à l’ouvrage, chefs d’oeuvre des Compagnons du Devoir« .