Découvert au XVe siècle par l’Occident, le royaume Kongo (Afrique sub-saharienne) développe un art d’une finesse éblouissante. La galerie Yann Ferrandin, nouvellement installée dans le 6e arrondissement de Paris, expose une quarantaine de pièces exceptionnelles. Elles proviennent des différentes ethnies Kongo: Vili, Yombé, Lari, Bembé, Téké… Ces micro-sociétés ont pour point commun une organisation dominée par les sorciers et les sculpteurs, chargés de faire respecter le culte des ancêtres.
Les sculptures fétiches créent du lien entre les forces visibles et invisibles qui permettent de faire régner l’harmonie au sein du royaume Kongo. Ils sont voués aux cultes (maternité, initiaton, fertilité, sorcellerie) et aux ancêtres. Ils sont dotés d’une valeur magico-religieuse. L’art des multiples ethnies Kongo relève de cette base commune sacrée. Il se différencie néanmoins par une ligne stylistique particulière à chacune d’entre elles. Ainsi, les Vili s’attachent à marquer leurs figurines d’une grande expressivité. Les fétiches Yombé se distinguent par leur forme féminine et gracieuse alors que ceux des Bwendé portent des traits du visage féroces et un corps puissant.
Les pièces de l’exposition ont été rassemblées par Yann Ferrandin après quinze ans de recherches à travers le monde. Leur modelé est d’un raffinement époustouflant. Bien que déplacées de leur contexte, certaines semblent toujours animées d’un véritable pouvoir magique! Autre atout: le catalogue de l’exposition est visible en ligne avec des photographies d’Hughes Dubois qui mettent en valeur la puissance de ces sculptures.