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Correspondance d’art contemporain

DYNASTY

Jusqu’au 05 septembre 2010

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris / Palais de Tokyo, 11/13 avenue du Président Wilson 75116, 9€

On se demande comment ils n’y avaient pas pensé plus tôt! Pour la première fois, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et son confrère le Palais de Tokyo présentent le fruit de leur collaboration en présentant une exposition, « DYNASTY », qui se déploie sur les deux lieux. Résultat: 40 artistes pour 80 propositions en stéréo.

Jusqu’à présent les deux institutions offraient à voir la jeune création sous la forme des Ateliers au M.A.M. depuis 1977, et des Modules qui ont lieu deux fois par mois au P.d.T. depuis quatre ans. Cette année, elles ont réuni leurs moyens pour présenter un large spectre de l’activité artistique émergente.

Quarante artistes (sur trois cent dossiers retenus) ont été sélectionnés par les directeurs des deux musées, Fabrice Hergott (MAM) et Marc-Olivier Wahler (PdT). Ils mettent en valeur la diversité des techniques et des approches stylistiques contemporaines sur la scène française (au sens large – artistes étrangers vivant en France et Français vivant à l’étranger inclus).

Quoi de commun, en effet, entre les films du duo américain Gabriel Abrantes (né en 1984) – Benjamin Crotty (né en 1979), la sonate de Laëtitia Badaut-Haussmann (née en 1980) ou les installations de Yuhsin U. Chang (né en 1980 à Taïwan)?

Les premiers présentent Meixue (2010), suite du court-métrage Liberdade (2009), et traitent de la difficulté de construire une relation amoureuse entre une jeune Chinoise issue d’une famille aisée et un Angolais. Parallèlement, ils projettent au P.d.T., Visionary Iraq (2009), qui évoque l’engagement de jeunes Portugais en Irak. Les artistes interprètent tous les personnages de leurs films, centrés autour des notions de déplacements et de dédoublements linguistiques, géographiques et culturels.

L. Badaut-Haussmann aime interroger la mémoire des lieux. Au MAM, elle présente un cèdre qui rappelle celui qui se trouvait devant l’Ambassade de Pologne, abattu lorsque cette dernière a été rasée pour la construction des deux institutions culturelles en 1937. Au P.d.T., la jeune femme diffuse une sonate qui renvoie aux heures sombres de l’Occupation, quand les Allemands entreposaient des centaines de pianos, confisqués aux familles juives, dans les sous-sols du bâtiment.

Imprégné de la philosophie bouddhique et de croyance shintô, Yuhsin U. Chang présente deux géants de poussière, corps informes et précaires, qui oscillent entre désagrégation et regénération.

On pourrait également parler du Salon d’Alone (2008/10) de Pauline Curnier Jardin (née en 1980), un opéra pour 80 diapositives, deux musiciens, un narrateur, qui se veut une une interprétation chantée d’un cabinet de curiosité.

Des structures en matières brutes (briques, bois, parpaings), extra-terrestres envahissant l’espace, de Vincent Mauger (né en 1976). Comme si la nature se réappropriait notre univers à dominante scientifique.

A l’inverse, celles de Vincent Ganivet (né en 1976) s’appuient sur la technologie pour former des arches autoportantes. Elles menacent de s’écrouler en même temps qu’elles offrent des points de fuite poétiques sur La Fée Electricité de Raoul Dufy.

Ou encore, des toiles de Duncan Wylie (né en 1975, au Zimbabwe) qui superpose des images, confrontant le spectateur à des événements historiques de temps différents (séisme d’Haïti /  reconstruction des villes allemandes après la Seconde Guerre mondiale) et de natures opposées (chaos / ordre, folie / force humaine).

Une initiative qui mérite d’être renouvelée, même si l’on est un peu, beaucoup, voire pas du tout, sensible à certaines oeuvres! Et qui porte tort à ceux qui rabâchent que rien de nouveau se crée aujourd’hui.
N’oubliez pas de profiter de l’offre de la Colline des musées qui permet d’obtenir un pass entre le MAMVP, le Palais de Tokyo, la Cité de l’architecture & du patrimoine et le musée du quai Branly.

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