Jusqu’au 18 juillet 2009
Espace des Arts Mitsukoshi-Etoile, 3, rue de Tilsit 75008, 6€
Jusqu’au 17 août 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-GEORGE-CONDO-CONDO.htm]
Musée Maillol, 61, rue de Grenelle 75007, 8€
Réalisme d’après nature d’un côté, réalisme fantaisiste poussant jusqu’à la caricature de l’autre. L’oeuvre de MORITA Rieko à l’Espace Mitsukoshi-Etoile et celle de George Condo au musée Maillol éclairent la notion de réalisme pictural, au-delà de la tradition européenne. Voyage esthétique de part et d’autre des frontières hexagonales.
BEAUTES DIVINES
Originaire de Kobé, R. Morita s’installe à Kyoto, capitale culturelle du Japon, après des études à l’Université des Beaux-Arts. La jeune femme y étudie la peinture traditionnelle nihon-ga – peinture décorative d’après nature (contrairement à celle de Tokyo, plus conceptuelle), réalisée sur des panneaux en bois. Ce type de peinture est apparu à Kyoto au XVIIIe siècle sous MARUYAMA Okyô (1733-1795) et est toujours d’actualité.
Dans la peinture nihon-ga, le peintre crée lui-même ses couleurs en broyant des pigments minéraux (iwa-enogu), une feuille d’or ou du carbonate de calcium issu de coquillages (gofun). Il mélange l’ensemble avec de la colle animale (nikawa). Le dosage personnel permet à chaque artiste de différencier sa palette. Celle de R. Morita est éclatante de couleurs pour traduire l’irradation de la nature.
LA CIVILISATION PERDUE
George Condo (né en 1957 dans le New Hampshire, Etats-Unis) émerge sur la scène new-yorkaise en même temps que Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, tous deux déjà exposés au musée Maillol.
Pour le musée Maillol, l’artiste s’est imprégné de la crise financière actuelle qui a bouleversé les esprits américains pour à la fois exprimer ses fantasmes intérieurs (à travers le personnage récurrent de Rodigo, dixit G. Condo) et son cynisme par rapport à l’ultra-libéralisme (cf. la figure de Fanny Mae qui est aussi le nom phonétique de la Federal National Mortgage Association, ruinée depuis la crise des subprimes).
Une oeuvre originale, assurément décoiffante. A noter, la plupart des tableaux présentent des scènes scabreuses et peuvent choquer les enfants.