Jusqu’au 27 septembre 2009
Galerie des Bibliothèques de la Ville de Paris, 22, rue Malher 75004, 4€
Pour célébrer leurs 20 ans de coopération, le quatuor féminin CLAMP (Nanase Ohkawa, Mokona, Tsubaki, Nekoi, Satsuki Igarashi) s’offre sa première exposition à Paris à la Galerie des Bibliothèques. L’année dernière, le Festival International de la Bande dessinée à Angoulême, leur avait consacré une exposition d’envergure qui avait attiré plus de 40.00O visiteurs en 4 jours. Une petite bête qui monte!
Connu aussi bien au Japon qu’en Europe et en Amérique du Nord, le studio CLAMP se distingue par sa compétence graphique et scénographique. Les auteures sont en effet passées maîtres dans la description des tourments sentimentaux de l’adolescence. A travers une ligne graphique qui privilégie des visages angéliques aux yeux disproportionnés et une mise en page disproportionnée, caractéristique du genre manga. Mais la spécificité du studio est surtout de revisiter des contes traditionnels à l’aune de la modernité: pouvoirs magiques dans un univers de jeux vidéo, douceur des sentiments romantiques contrebalancée par des péripéties urbaines loin d’être gnognottes et surtout ambiguïté morale des personnages!
Créé en 1987, CLAMP réunissait douze femmes avant de se réduire rapidement à quatre (1990). Le studio offre un modèle de travail coopératif sans précédent. A tour de rôle, Nanase Ohkawa, Mokona, Tsubaki, Nekoi, Satsuki Igarashi prennent les commandes du navire et assurent la direction artistique de leurs projets (cf ici). Parallèlement, chacune est spécialisée dans un domaine: Nanase s’occupe des scénarii; Mokona est dessinatrice, aidée deTsubaki; Satsuki est responsable des trames et du design général.
L’exposition commence au sous-sol. Elle aborde les différents univers des oeuvres (Card Captor Sakura, X, Tsubasa Reservoir Chronicle, XXXHolic). Dans un deuxième temps, le visiteur suit étape par étape la création d’un manga. Sont également présentés des extraits de films animés tirés des oeuvres et deux documentaires sur les auteures dans leur nouvel atelier. A l’étage supérieur, un espace de lecture met à la disposition du public une sélection de quinze titres issus de la production annuelle, répartis entre shônen (pour garçons) et shôjo (pour filles). Car c’est bien là l’atout de l’exposition: montrer que les mangas ne sont pas réservés qu’à un lectorat masculin!