Jeunes photographes de la Bourse du Talent 2009
Jusqu’au 21 février 2009
BnF François Mitterand, Allée Julien Cain (accès par l’aile Est ou Ouest) Quai François Mauriac, 75013, Entrée libre
Pour sa troisième année consécutive, « Jeunes photographes de la Bourse du Talent 2009 » expose les lauréats d’un prix créé en 1998 par les laboratoires Picto, et qui est reconnu aujourd’hui comme un événement majeur dans l’univers photographique. Innovation de cette édition 2009: l’introduction de la thématique de la mode, qui s’ajoute à celle du paysage, du portrait et du reportage. Les lauréats ont tous pour point commun d’être de jeunes photographes… prometteurs.
Ce pourquoi les photographies récompensées rejoignent les collections du département des Estampes et de la photographie de la BnF. Comme un gage à venir d’une valeur inestimable. Ou, selon les termes plus diplomatiques de Bruno Racine, président de la Bibliothèque: Il s’agit d' »une belle collaboration qui inscrit la photographie contemporaine dans un lieu de patrimoine ».
De fait, nombre de lauréats de la Bourse du Talent ont été récompensés par la suite de prix encore plus prestigieux. Ainsi d’Aurore Valade (Bourse du Talent 2005), qui reçoit le prix HCB en 2008 ou de Jürgen Nefzger (B.d.T. 1998), qui obtient le prix Niepce (2008).
Cette année, les lauréats sont:
Claire Cocano (née en 1982, à Paris) pour la mode. La jeune femme s’intéresse à l’adolescence et à la féminité naissante.
Arno Brignon (né en 1976, à Paris) se distingue dans la catégorie paysage pour son travail sur le quartier du Mirail à Toulouse. Educateur spécialisé, il a su capter la banlieue loin de la vision manichéenne qu’en renvoie les médias.
Le duo franco-allemand Lucie & Simon s’est spécialisé dans les vues aériennes de scènes du quotidien. Tel un satellite de Google Earth ou vision d’un fantôme errant sur le monde des vivants?
Clémence de Limburg (née en 1980, en Belgique) a été récompensée pour son reportage, Escape, sur une jeune femme juive orthodoxe, Gitty, qui mène une double vie entre sa famille juive orthodoxe et son quotidien de femme libérée new-yorkaise.
Son approche ainsi que celle de Françoise Spiekermeier (née en 1964, à Toulon), photo-journaliste pour les grands magazines d’actualité (Paris-Match, Le Monde, Life, Der Spiegel, US News) sont celles auxquelles j’ai été le plus sensible. Par l’humanité et la modernité de leur sujet. Et l’esthétique de leur oeuvre, à la fois contemporaine (traitement des couleurs) et classique (dans leur art du portrait). Surtout, troublante dans la justesse de prise de distance envers leurs modèles.
Une parfaite exposition pour un dimanche hivernal. Petite astuce: pas la peine de vous précipiter à l’heure d’ouverture (13h) où vous risquez de faire la queue dans le froid au milieu des étudiants venus réviser leurs partiels. Mieux vaut attendre 14h et éviter les conversations des-dits étudiants qui ne savent pas patienter et téléphonent à tous leurs contacts pour tromper le temps. Mais pas le vôtre!