Jusqu’au 18 juillet 2010
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-AUTRES-MAITRES-DE-L-INDE-MAITR.htm]
Musée du quai Branly, 37 quai Branly 75007, Accès libre à l’exposition vendredi 11 juin 2010 jusqu’à 21h.
Le touriste occidental a l’habitude de contempler l’Inde par le haut de sa lorgnette en arpentant ses magnifiques palais de maharaja. Le musée du quai Branly propose une toute autre approche en mettant en exergue les arts populaires et tribaux. Dans une exposition pointue, « Autres Maîtres de l’Inde » nous emmène au coeur des rites spirituels et artistiques de communautés isolées, dont le seul critère commun est de ne pas appartenir à la caste dominante hindoue. Dépaysement assuré.
Le terme de tribu n’a jamais été défini de manière précise. Certes, d’anciens textes indiens évoquent de petits groupes de communautés homogènes (Shabaras, Nishadas, Kiratas, Bhillas) vivant dans les forêts ou montagnes et disposant de leur propre organisation sociopolitique, en marge du système hindou du jati (castes). Mais, la colonisation qui est à l’origine de l’étude et du recensement des « peuples de l’Inde », n’a fourni que de vagues critères pour définir l’identité de ces anciennes communautés.
Aujourd’hui, la Constitution indienne « ne fournit aucun critère permettant de déterminer qu’un groupe est une tribu et semble recourir aux critères établis de facto pendant la période coloniale », contextualise le commissaire de l’exposition Jyotindra Jain.
Il est à noter que les tribus ne vivent pas de manière complètement recluse et participent à des échanges culturels avec leurs voisins, hindous ou autres. Dans certains endroits, les paysans et artisans hindous ont même très fortement influencé les communautés autochtones (Adivasi) d’un point de vue matériel, religieux ou mythologique. De ce fait, l’art tribal renvoie autant aux créations propres aux tribus mais également à celles que d’autres ont réalisées pour elles.
Puis elle détaille chacune des particularités des Adivasi au regard de leurs productions matérielles, rituelles et artistiques.
« Grâce à leurs talents réunis, ‘Autres Maîtres de l’Inde’ érige l’art tribal et populaire au rang d’art mondial, patrimoine commun de l’humanité », énonce Stéphane Martin.
Le Président du musée du quai Branly souhaite en effet rappeler la vocation de son institution d’aider à modifier le regard du public occidental sur les créations artistiques dites primitives, historiquement marginalisées. Ambitieux mais nécessaire.