Jusqu’au 23 septembre 2012
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Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris VIII
Après Berenice Abbott, le Jeu de Paume continue sa présentation des femmes qui ont marqué l’histoire de la photographie au XXe siècle. Il expose aujourd’hui l’oeuvre de la Hongroise Eva Besnyö, qui a choisi d’émigrer à Berlin en 1930 puis à Amsterdam pour fuir le nazisme galopant. Faisant de cette artiste cosmopolite, une femme engagée politiquement et artistiquement.
Comme ses compatriotes André Kertész (1894-1985) ou Robert Capa (1913-1954), Eva Besnyö s’exile en Europe de l’Ouest dans les années 1930. Mais elle choisit Berlin et non Paris car « pour [elle], Paris, c’était romantique, démodé ». De plus, elle se laisse influencer par son ami György Kepes, parti à Berlin comme assistant de Moholy-Nagy. « Il me répétait sans arrêt qu’il fallait que je vienne à Berlin, que c’était beaucoup plus intéressant », confie Eva à Marion Beckers et Elisabeth Moortgat, lors d’un entretien réalisé en 1991, à Amsterdam.
« Je dis toujours que j’étais une Belle au bois dormant et que je me suis réveillée à Berlin ».
Séparée de John Fernhout, elle a deux enfants avec Wim Brusse. Bientôt se pose le problème du rôle de chacun par rapport à l’éducation de Berhus (né en 1945) et d’Iara (née en 1948) ainsi que par rapport à leur travail. Le couple finira par divorcer en 1968.
Entre-temps, Eva s’est beaucoup investi pour organiser l’exposition « Foto ’37 ». « Le Stedelijk Museum d’Amsterdam avait fourni la salle et, à l’intérieur, nous avions carte blanche. A travers cette exposition internationale, nous voulions démontrer ce que représentait la photographie dans le monde de l’époque, qu’on ne pouvait plus faire abstraction d’elle. »
Les commissaires de l’exposition, M. Beckers et E. Moortgat, affirment que les photographies d’Eva Besnyö ont été « stylistiquement décisives dans le développement du néoréalisme ». Ce qui lui vaut de participer à la célèbre exposition du MoMA « Family of Man », organisée en 1955 par Edward Steichen.
« A mes débuts, la forme m’importait plus que le thème. Et ça s’est lentement inversé, jusqu’au mouvement féministe. Brusquement, le thème est devenu beaucoup plus important que la forme. Ensuite, la forme à repris le dessus. La forme est essentielle pour moi. La composition est très importante et je me renierais si je n’en tenais plus compte, comme je l’ai fait un moment. J’espère aujourd’hui avoir trouvé un bon équilibre entre forme et contenu ».
A découvrir aussi au 1er étage: Laurent Grasso (Prix Marcel Duchamp, 2008), « Uraniborg ». L’artiste explore les fractures de nos suppositions. L’observation, le contrôle, le pouvoir, l’emprise de la science ou de la croyance sont au coeur de son oeuvre.