Jusqu’au 2 février 2014
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Musée de la Vie Romantique, 16 rue Chaptal, Paris IX
« Pourquoi une belle esquisse nous plaît-elle plus qu’un tableau? C’est qu’il y a plus de vie, mois de forme », affirmait Diderot en 1767. Le musée de la Vie Romantique appuie la déclaration du philosophe des Lumières en présentant une centaine d’esquisses du XIXe siècle, prémices d’oeuvres aujourd’hui célèbres.
Eugène Delacroix (1798-1863), dont on fête les 150 ans de sa disparition, n’avait pas ce problème car il donne la part belle à l’imagination, pour lui « reine des facultés ». Il écrit dans son Journal : « J’ai eu un délire de composition ce matin à mon atelier […] il faut ébaucher le tableau comme serait le sujet par un temps couvert, sans soleil, sans ombres tranchées. Il n’a radicalement ni clairs, ni ombres. Il y a une masse colorée pour chaque objet, reflétée différemment de tous côtés » (1852).
La composition de l’esquisse du Radeau de la Méduse (vers 1819) de Théodore Géricault (1791-1824) est une ode à l’innovation formelle. Quasiment inconnue de ses pairs, y compris Jacques-Louis David (1748-1825), la composition pyramidale offre une belle métaphore d’un crescendo émotionnel. Toutes les oeuvres du Salon de 1827 présenteront cette même dynamique ascensionnelle.
Une exposition pour laquelle Bertrand Delanoë « forme le voeu qu’un large public vienne suivre ces traces magnifiques laissées par des artistes épris d’absolu alors qu’ils avançaient sur le chemin de leur création ». Joliment résumé, non?