Jusqu’au 14 janvier 2008
Musée du Louvre, aile Sully, 1er étage, salle de la Chapelle, 75001, 01 40 20 53 17, 9€ (6€ les mercredi et vendredi à partir de 18h)
Le musée du Louvre propose une petite exposition surprenante sur la naissance d’un art à la fois épuré et soigné dans le premier tiers du XIXe siècle – le « Biedermeier ». Ce style radical pour l’époque incarne les valeurs d’un nouvel art de vivre entre 1815 et 1848. Explications à travers l’analyse des décors d’intérieur, du mobilier, et des objets créés en ces temps à Vienne et à Prague.
Le terme Biedermeier renvoie à un personnage de fiction créé pour un hebdomadaire satirique munichois, qui a donné rétrospectivement son nom à la période comprise entre le Congrès de Vienne (1815) et les révolutions de 1848. Soit l’ère couvrant la régence de Metternich – nom du chancelier de l’empire d’Autriche.
Weiland Gottlieb Biedermaier – l’équivalent de Monsieur-Tout-Le-Monde – incarne un citoyen germanique modèle, à l’existence fade mais confortable, préoccupé avant tout de sa famille et de ses naïves poésies. Mais point de politique! Un contre-effet de la fin des guerres napoléoniennes, qui tend à recentrer les familles sur elles-mêmes – en raison également de la restriction des libertés publiques -. La population n’aspire qu’au calme et à la stabilité. Un esprit conservateur, se méfiant des idées grandioses et de l’héroïsme, se diffuse.
Le meuble est doté de fortes formes géométriques, adoucies par des courbes dynamiques. L’acajou fait place au noyer, au frêne, ou aux bois fruitiers. Les surfaces lissent donnent à voir les veines du bois, éventuellement relevées de fioritures discrètes.
La révolution industrielle de 1830 touche peu l’Europe centrale. Les ateliers produisent encore artisanalement l’intégralité des objets caractéristiques du Biedermeier. D’où le charme de ces créations, à l’apparence sobre qui donnerait à croire à une production en série, mais dont la création artisanale et originale atteste du savoir-faire des artisans de l’époque.