Jusqu’au 11 janvier 2008
Pavillon Carré de Baudoin, 121, rue de Ménilmontant 75020, 01 43 15 21 88, Entrée libre
Conférence le 19 décembre 2007 à 16h30, et vernissage public à 18h30
L’association Barbara Perlimpinpin investit les locaux du Carré de Baudoin, récemment rénovés, pour rendre hommage à l’inoubliable Barbara. Compte-rendu de visite.
J’attendais avec impatience le vernissage de cette exposition en espérant tout découvrir de la vie de cette chanteuse, dont la mémoire me paraît si présente et à la fois si mystérieuse dans la culture française.
Après la dure montée de la rue de Ménilmontant – pire que de grimper jusqu’à Montmartre en vélo! – je me régalais déjà à l’idée de me réchauffer dans ce lieu qui m’avait impressionnée suite à l’exposition inaugurale de Marcel Grommaire.
Quelle déception!
D’abord, il faut (encore) monter à l’étage pour voir l’exposition, ce qui suppose un espace restreint consacré à cette rétrospective. Une fois atteint le haut des marches et passé les multiples portes réservées aux associations, nous voilà enfin au bon endroit: une seule et unique salle mortellement silencieuse. Suis complètement déboussolée – avez-vous déjà vu un hommage à un(e) artiste chanteur sans l’once d’une reproduction sonore de ses oeuvres?
Est-ce en raison des droits d’auteur, peut-être trop chers? Mais, dans ce cas, une notice explicative aurait été la bienvenue et le visiteur, avisé, n’en aurait été que plus indulgent .
Poursuivons. Je m’approche des panneaux, aussi élégants et joyeux que ceux des listes électorales. Ils sont recouverts des différentes critiques que les journalistes de l’époque ont écrit sur Barbara lors de ses représentations sur scènes (théâtre du Mogador, Olympia, théâtre du Chatelet, à Göttingen en Allemagne, etc.). Au mur figurent des affiches, comme celle de la pièce de théâtre Lily Passion (1985), dont elle a co-écrit le texte et la musique et qu’elle a interprété avec Gérard Depardieu.
Mais point une ligne de biographie. Sur aucun des panneaux. La seule chose que cette exposition nous montre est la poésie de Barbara, louée corps et âme, à travers la prose des autres ou de quelques paroles de ses chansons retranscrites.
Le comble est atteint lorsque j’aperçois des vitrines incorporant des vêtements de scène. Certes sa robe de velours noir posée sur un mannequin cible et ses chaussures Repetto méritent protection. Mais, l’ensemble disposé à côté d’une figuration de piano avec quelques feuilles de musique et un linceul rouge disposé à terre, donne l’impression morbide d’être dans une chapelle. A l’oraison funèbre de Barbara.
L’exposition ne s’adresse pas à un large public qui voudrait découvrir la vie de Monique Serf (1930-1997), de son vrai nom, mais à un cercle de fans épleurés. J’ai le regret d’écrire que j’en aurai plus appris en restant au chaud chez moi à lire la biographie de Barbara sur Wikipedia et en écoutant ses oeuvres les plus connues (L’aigle noir, Göttingen, Dis quand reviendras-tu, Ma plus belle histoire d’amour, Marienbad, Nantes) sur Deezer!