Jusqu’au 1er mars 2015
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee-art-ludique-DESSINS-DU-STUDIO-GHIBLI-PONYO.htm]
Art Ludique – Le Musée, 34 quai d’Austerlitz, Paris XIII
Si vous ne connaissez pas le nom du studio Ghibli, impossible que vous ignoriez celui de Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro ou tout dernièrement Souvenirs de Marnie. Derrière ces chefs-d’oeuvre de l’animation japonaise se cachent deux esprits créatifs : Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Le musée d’Art Ludique révèle 1300 dessins de layout sortis tout droit du studio Ghibli.
Après Pixar, 25 ans d’animation, voici les secrets du layout (littéralement, la mise en scène) pour comprendre l’animation de Takahata et Miyazaki. Ces dessins sont présentés pour la première fois en Europe et offrent une plongée en profondeur dans l’univers spécifique des deux compères japonais.
Les oeuvres couvrent les trente ans de carrière du studio, du Tombeau des Lucioles au Conte de la Princesse Kaguya, en passant par Le château dans le ciel, Pompoko, Mes voisins les Yamada (entré dans la collection du MoMA en 1999), Ponyo sur la falaise, Le vent se lève, etc. L’exposition présente également les séries télévisuelles réalisées par Takahata et Miyazaki, avant que ceux-ci ne fondent le studio Ghibli.
Le parcours débute par un schéma explicatif de ce que représente le layout, créé après le story-board mais avant l’animation et le décor. Les layouts du Studio se distinguent par leur foisonnement de détails dans les paysages, les expressions des personnages, leurs costumes. Ainsi que la mise en scène axée sur de gros plans qui mettent en valeur les échanges de regards et des plans d’ensemble montrant la densité des décors (ville, forêt, paysage naturel).
Pour Takahata, le layout est la composante clé dans la production d’un film d’animation car « il cumule le travail des cadreurs, des décorateurs et des accessoiristes et couvre un grand nombre de tâches ». Comme définir la composition d’une image ou d’un plan, décider de l’angle de la caméra, des normes de chaque personnage (leurs proportions ou leurs expressions faciales).
Ces dessins originaux sont annotés par la main des réalisateurs eux-mêmes concernant la lumière du décor, la vitesse des nuages ou du déplacement du loup (Princesse Mononoké par exemple).
Les effets de perspective sont également expliqués. Miyazaki choisit ainsi de ne pas insister sur la perspective des arrières plans (par exemple, les enfilades de maisons) ; il choisit plutôt de placer de front un élément qui a l’ampleur et un personnage avançant vers lui. Pour cela, il réalise sur une feuille de celluloïd 2D l’élément qu’il veut mettre en valeur, afin de le détacher du décor de l’arrière plan. Une photographie est faite du décor, puis de la feuille de celluloïd superposée au décor. Pour faire bouger les éléments, ce n’est pas la caméra qui se déplace mais le layout.
L’exposition passionne au début, un peu moins à la fin car le nombre de dessins est important mais les annotations diminuent. Or, au-delà de la poésie des dessins, il est intéressant de lire les commentaires des auteurs. Il est aussi amusant de voir la politesse japonaise qui transpire entre les créateurs et leurs assistants.
J’ai donc remarqué que tous les visiteurs accéléraient le pas en fin de parcours ! Qui réserve néanmoins une surprise : un photo booth gratuit pour s’immortaliser entre les personnages du Studio (la photo est envoyée dans les 20 secondes sur votre courriel). A noter : en dépit du sujet, l’exposition s’adresse plus aux adultes ou aux grands enfants qu’aux petits.