Jusqu’au 29 janvier 2012
[amazon_link id= »2759601781″ target= »_blank » container= » » container_class= » » ]ACHETER LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION[/amazon_link]
Musée Antoine Bourdelle, 18 rue A. Bourdelle 75015
Pour fêter les 150 ans de la naissance du sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1929), son musée éponyme dévoile une impressionnante collection de dessins – la première exposition graphique jamais organisée en son honneur. Elle révèle la part vitale du dessin dans sa vie d’artiste.
De son apprentissage du dessin en tant qu' »exercice de l’oeil et de la main » à ses recherches sur la polychromie, Antoine Bourdelle pratique autant le dessin sur le vif que celui de mémoire.
En bon élève de l’Ecole des beaux-arts de Paris, il se rend au Louvre, copier les grands maîtres, tels les vénérés Michel-Ange, Jean-Baptiste Carpeaux ou encore Gustave Doré, qui illustre L’Enfer de Dante. Dans sa jeunesse, Bourdelle se passionne pour la représentation des corps musculeux.
Pour ses dessins in situ, Bourdelle se déplace en France: abbaye romane de Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne), Saint-Jacques des Guérêts (Loir-et-Cher). Mais aussi, à l’étranger: musée ethnographique de Berlin (1909), Victoria & Albert Museum à Londres (1910). Le sculpteur s’intéresse cette fois-ci aux lignes et aux couleurs.
« Le dessin, si nous le pénétrons jusqu’au fond, nous force à voir la couleur, la forme, la pénétration de la lumière sur l’épiderme », dira-t-il. Une citation particulièrement bien illustrée par ses Nus féminins de 1911, souvent rehaussés d’aquarelle, et dont la couleur chair ou même le lavis d’encre de Chine, reflète parfaitement cette luminosité corporelle.
Ancré dans son époque, Bourdelle n’échappe pas à la naissance du Futurisme et du Cubisme. Pour mieux les moquer. Il y répond en les parodiant: « Le cubisme! La synthèse par le vide! … Ils me font l’effet d’un marchand de ballons d’enfants. Ces ballons, on dirait la synthèse du volume rond. Seulement, piquez-les d’une épingle et aussitôt ça crève. Il faut connaître les formes par l’intérieur, montrer le dedans, pour que ça dure… »
Une oeuvre graphique foisonnante – répertoriée récemment à près de sept mille feuilles – qui offre des clés de lecture pour son oeuvre sculptée. On comprend mieux ainsi le pouvoir du sculpteur à transcender dans la matière le mouvement, l’élancement et les torsions des corps.