Jusqu’au 27 juin 2022
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Musée national Eugène-Delacroix, 6 rue Furstemberg, Paris 6e
Le musée national Eugène-Delacroix propose d’analyser comment le peintre sublime la nature, qu’elle soit florale ou animalière. Un parcours édifiant dans un musée intimiste, qui a été le dernier appartement et atelier du peintre.
Qui n’a jamais été subjugué par les portraits de tigre (Jeune tigre jouant avec sa mère, 1831) ou de chevaux de Delacroix ? Sans parler de ses compositions historiques telles La Liberté guidant le peuple (1830) ou La mort de Sardanapale (1827) ? Comment le peintre parvient-il à en faire des chefs-d’oeuvre ?
Le parcours s’intéresse au processus créatif de Delacroix qui, inlassablement, dissèque son sujet. Avec son ami le sculpteur Antoine-Louis Barye, il étudie les animaux à la Ménagerie du Jardin des Plantes. Ses études explicitent ses recherches pour comprendre comment s’organise le mouvement, le geste.
Après l’observation et l’étude, vient la réinvention. Il place ses animaux dans des paysages fantasmés (Tigre royal, 1829/30). Il a certes été au Maroc et en a rapporté un coffre rempli d’objets dont il use pour ses compositions, mais il n’a certainement pas vu de lion ni de tigre ! Il va même jusqu’à déformer certains traits anatomiques comme dans La Chasse au Tigre (1854) pour rendre l’attaque du fauve plus expressive.
Cette exposition permet aussi de découvrir des scènes plus bucoliques comme L’éducation de la Vierge (1842) qui offre un vrai traitement du paysage à partir d’une scène de lecture dans le jardin qu’il a aperçue depuis la maison de son ami G. Sand à Nohant (dans le Berry). Ou La mer vue des hauteurs de Dieppe (1852), « dont on s’en rendu compte que ce tableau n’avait jamais été exposé du vivant de Delacroix », commente Claire Bessède (commissaire de l’exposition).
De même, pour ses compositions florales, on peut admirer les états d’esquisses (Étude de fleurs, vers 1845) et des toiles abouties (Vase sur une console, 1848/49).
Un podcast avec un QR code en téléchargement gratuit permet d’en apprendre plus sur l’histoire du jardin du musée, dont aucune archive photographique n’est disponible. Seuls des relevés de commandes de plantes permet d’imaginer à quoi ressemblait ce petit coin de verdure au coeur de Paris.