Jusqu’au 19 janvier 2020
Musée d’Orsay, niveau 0, 1 rue de la Légion d’Honneur, Paris 7e
Le musée d’Orsay s’est associé à la National Gallery of Art de Washington – les deux plus grandes collections publiques de Degas -, avec la collaboration de la Bibliothèque nationale de France et de l’Opéra national de Paris qui fête ses 350 ans, pour exposer le plus assidu des abonnés de l’Opéra : Edgar Degas (1834-1917).
Sa carrière durant (des années 1860 aux années 1900), Edgar Degas a peint l’Opéra sous tous ses points de vue : la scène avec danseuses et chanteurs, l’orchestre et ses musiciens, les spectateurs mais aussi l’envers du décor avec les séances d’entraînement ou les temps de repos.
Les autres sujets qu’il traite (paysages, scènes de courses, de maisons closes, de café-concert, modistes, repasseuses, etc.) ne sont finalement qu’intermittents tandis que l’Opéra est un thème continuellement présent dans son oeuvre.
Pour lui « le manque d’opéra est une souffrance véritable », écrit-il au sujet de la Nouvelle-Orléans, d’où la famille de sa mère est originaire. Et plutôt que d’être décoré, il demande à l’Etat français qu’il lui offre ses entrées à vie à l’Opéra.
Dans cette thématique, Degas se distingue par son rendu du mouvement, sa capacité à transcrire le geste, dont la spontanéité et la perfection cachent les longues heures d’entraînement et de patience des danseuses.
Les Petites filles spartiates provoquant des garçons à la lutte en 1860 (Londres, National Gallery), annoncent ses futures figures de ballet.
Portrait de… Mlle E(ugénie) F(iocre) : à propos du ballet de « La Source » (New York, The Brooklyn Museum), exposé au Salon de 1868, sera son premier tableau d’Opéra. Puis vient L’Orchestre de l’Opéra (Paris, Musée d’Orsay, vers 1870).
En 1881, Degas réalise Petite danseuse de quatorze ans qui révolutionne la sculpture : cette statue de cire est entièrement habillée et accessoirisée.
Degas décline son sujet sur une multitude de supports et use de divers techniques : fusain, pastel, peinture, sculpture et même articles destinés à la vente. Sa palette varie du noir et blanc à « l’orgie de couleurs », selon ses propres mots (pourtant, on est loin du fauvisme !).
Le plus étonnant est que le peintre ne réalise pas ses oeuvres sur le vif mais reconstruit les images dans son atelier, laissant libre cours à ses souvenirs et à son imagination. « Il construit son opéra », commente Leïla Jarbouai (conservatrice, musée d’Orsay), une des commissaires de l’exposition.
Je m’attendais à plus d’émotions en voyant cette exposition. J’aime Degas, j’aime l’opéra. Mais cette rétrospective aligne les tableaux de danseuses et hormis quelques pépites venant de l’étranger ainsi que l’impressionnante maquette de la coupe longitudinale de l’Opéra de Paris (avec son système de poulies au-dessus de la scène que l’on ne soupçonne pas en tant que spectateur), la succession de figures répétant les mêmes gestes paraît très vite redondante.