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Flux

David Altmejd

Jusqu’au 1er février 2015

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-DAVID-ALTMEJD-ALTME.htm]

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson, Paris XVIe

Catalogue de l’exposition : 

Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente l’oeuvre de David Altmejd (né en 1974). Cet artiste québécois est connu outre-Atlantique pour ses êtres hybrides à la fois animaux, végétaux et minéraux, généralement en état de décomposition. Et, plus récemment, ses sculptures géantes flirtant avec l’architecture. Bouche bée assurée !

Le parcours commence par quelques sculptures de corps humain, ou ce qu’il en reste ! La tête de Sarah, au visage troué recouvert d’une couche minérale et au cou tronçonné ; un géant que l’on pourrait croire issu de l’ère glaciaire sur lequel grimpent des écureuils ; un homme en costume-cravate à la tête de faucon, tenant des pommes, etc.

Surprenant mais à la marge du rationnel ; chacun peut apporter un minimum de sens à ces personnages ambivalents, tout droit sortis d’un rêve ou plutôt d’un cauchemar.

Puis viennent les sculptures – presque des installations – incorporées dans des cubes en Plexiglas Et là, ça se corse ! La dernière en date, créée spécialement pour l’exposition, The Flux and The Puddle (2014), en est l’apothéose. « Son volume prenait toute la place de mon atelier », explique l’artiste, « et j’ai été obligé de la concevoir de l’intérieur ».

Cette oeuvre, plus que toute autre, symbolise l’énergie créatrice de l’artiste. Lorsque D. Altmejd conçoit une sculpture, il ressent de l’énergie émaner de ses mains et il souhaite transcrire cette émotion dans la sculpture finale : des mains sont dispersées ici et là en train d’ajouter de la matière.

The Flux and The Puddle présente également la trace de fruits (ananas, melon, banane, raisin, noix de coco) qui apportent littéralement du peps à l’oeuvre ! L’artiste trouvait en effet que ses dernières sculptures devenaient trop sérieuses et il a voulu leur injecter de l’humour vitaminé.

Ces fruits lui permettent en outre d’incorporer la notion de flux – les fruits s’écrasent dans la sculpture et projettent leur jus, qui devient lui-même une nouvelle matière à sculpter.

Enfin, The Flux and the Puddle reprend le personnage de Sarah, toujours sans visage – symbole d’universalité pour l’artiste.

« Théâtre de formes et d’organes en gestation, de cristaux en formation, son oeuvre agit par strates, assemblant patiemment des sédiments mémoriels soudain réunis en une explosion jubilatoire et onirique », commentent François Michaud et Robert Vifian, commissaires de l’exposition.

Au premier coup d’oeil, ces sculptures paraissent loufoques et évoquent un univers déjanté comme celui de David Lynch. Pour autant, j’ai été subjuguée par ces créations de l’esprit qui reflètent un monde aussi fantastique qu’effrayant. Ou vice-versa.

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