Jusqu’au 31 décembre 2008
Nef du Grand Palais, avenue Winston Churchill 75008, Entrée libre
Pour clôturer la présidence française du Conseil de l’Union Européenne et la saison culturelle européenne, le ministère de la Culture et de la Communication et Le Fresnoy – Studion national des arts contemporains – présentent « Dans la nuit, des images« . La Nef du Grand Palais se transforme en une salle multiplexe avec des écrans géants diffusant des projections numériques réalisées par des artistes du monde entier. Le tout sur le son techno de Jeff Mills.
« Quant à la révolution numérique, elle doit être l’occasion de conduire un public toujours plus nombreux vers le patrimoine culturel français et de la langue française, et vers la création contemporaine » (Extrait de la lettre de mission de M. Nicolas Sarkosy, Président de la République française à la ministre de la Culture et de la Communication, 2007).
L’exposition commence dès l’extérieur. La façade du Grand Palais est recouverte d’une installation vidéo de Charles Sandison (né en 1969, en Ecosse) qui reprend les phrases de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Les mots se forment et se déforment de manière imprévisible en soulignant les lignes de l’architecture du bâtiment.
Une fois passé le seuil d’entrée, le visiteur est plongé dans l’univers cinéphile de la Nef. Des écrans multiples sont répartis de part et d’autre de l’allée centrale, laquelle accueille une plateforme supérieure qui offre une vision plongeante sur les différentes installations.
De là, on peut dévisager la banderole Karma/Cell (2006) de Kurt Hentschlager (né en 1960, en Autriche), qui représente des figures humanoïdes suspendues dans l’air et dont l’oscillation détermine une musique composée en live.
Un peu plus à droite, Laurent Grasso (né en 1972 à Paris, lauréat du prix Marcel Duchamp 2008) imagine une éclipse de soleil (Eclipse, 2006) – phénomène naturel rare – ici reproduite de manière artificielle.
Même sensation de décalage étrange avec la vidéo de la Française Catherine Ikam (Deep Kiss, 2007) qui fait le focus sur deux visages s’embrassant au point de se fondre l’un dans l’autre, dérobant au spectateur la fin de l’acte. Pourtant, cette intimité semble fictive.
A l’inverse, vidéo dérangeante par sa véracité, l’oeuvre de Zhenchen Liu (né en 1976, à Shanghai) – Under Construction (2007) – survole sa ville natale chinoise, marquée autant par les démolitions en masse que par les constructions démesurées. Pris au piège, les habitants sont traités avec mépris et violence. Cette vidéo est réalisée à partir de milliers de photographies qui ont été animées.
Des grosses têtes (Bill Viola, Christian Marclay, William Klein,…) et des artistes émergents se côtoient dans une scénographie de Jacky Lautem. Le tout forme un gigantesque kaléidoscope tout en son et lumière. Une salutation culturelle vibrante qui change des traditionnelles illuminations de Noël.