Convoquer les chimères

Héritage de l’art médiéval dans l’art contemporain

Jusqu’au 20 juillet 2025

@museecluny

Musée de Cluny, 6 place Paul Painlevé, Paris 5e

Le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge présente des oeuvres contemporaines inspirées de l’art médiéval dans un dialogue pertinent entre passé et présent.

Alison Flora, Ceux qui ne dorment pas et qui gardent, 2023. Sang humain sur papier. Avec l’aimable autorisation de l’artiste © ADAGP, Paris, 2025 – Courtesy Alison Flora et DS Galerie

Une quinzaine d’oeuvres issues du Frac (Fonds régional d’art contemporain)-Île de France entrent en résonance avec les collections du musée de Cluny à travers des oeuvres mêlant deux caractéristiques essentielles de l’ère médiévale : les êtres hybrides et la dimension du fantastique.

Ces oeuvres apparaissent comme des chimères qui se dégagent des cimaises ou des vitrines du musée, à l’image des gargouilles saillantes des édifices religieux.

Jacopo Belloni, Giombì (Drollery), 2023 © Agence LE MENU – Julia Aldenucci ; musée de Cluny – musée national du Moyen Âge

Elles convoquent un monde merveilleux, peuplé d’être surnaturels, en particulier à travers l’homme feuillu, cet être mi-homme mi-végétal. C’est précisément cette image que reprend l’artiste Jacopo Belloni dans son pantin aux jambes étirées qui évoquent les statues-colonnes inventées au Moyen-Âge et à la tête recouverte de feuillage vert (Giombi, 2023).

Frederik Exner, Dyptikon I, 2022. Résine sculptée à l’aérographe et feuilles d’argent. Avec l’aimable autorisation de l’artiste © Agence LE MENU – Julia Aldenucci ; musée de Cluny – musée national du Moyen Âge

Autre figure hybride, la grenouille – animal qui vit entre le monde aquatique et la terre – est interprétée par Frederik Exner sous la forme d’u masque en résine, sur lequel un homme en feuille d’argent donne naissance par le dos à des têtards (Diptykon I, 2022). Ce masque merveilleux est placé sous une clé de voûte d’homme feuillu.

Le verre soufflé d’Erik Dietman évoque la forme médiévale du gobelet de verre à pastilles. Il est assorti de petits morceaux de cuivre incorporés dans ses flancs. Sa couleur rouge fait écho aux peintures qui l’entourent et son titre, Fenouil prudent (1993-1997), renvoie au goût de l’époque pour le surréalisme et la personnification des objets.

Marion Verboom réalise un buste anthropomorphe (Chef, 2025) dont la tête est déposée dans la main, à l’image du martyre de saint Denis. Premier évêque de Paris, il aurait porté sa tête dans sa main au pied de la colline de Montmartre, après sa décapitation. Une boule de cristal mauve coiffe le tout et incarne le cerveau humain.

Xolo Cuintle, Soft Acanthus, 2021. Béton, acier et étain © Agence LE MENU – Julia Aldenucci ; musée de Cluny – musée national du Moyen Âge

Dans la chapelle, on admire sur l’autel le Soft Acanthus (2021) de Xolo Cuintle, une sculpture végétale hybride en béton, acier et étain, qui rappelle le goût du Moyen-Âge pour les décorations florales, complétée de petites formes animales.

Youri Johnson, Mur d’épées, 2024-2025. Étain et matériaux divers sur carte Magic © Agence LE MENU – Julia Aldenucci ; musée de Cluny – musée national du Moyen Âge

À plusieurs reprises dans le parcours, nous observons des oeuvres de Youri Johnson dont le travail se base sur une carte Magic, qu’il embellit et contextualise. Dans Mur d’épées (2024-2025, en forme de petit trophée, il évoque le Prix de l’arbalète, exposé à côté.

Avec humour et questionnant le goût parfois kitch des vaisseliers qui exposent des plats d’apparat, Richard Fauguet crée une sculpture à partir de pots récupérés dans des brocantes (Sans titre, 2009). Il les assemble, les renverse, pour produire une forme animalière (ici une tête de cigale ou de fourmi). « Son oeuvre s’inscrit dans la tradition médiévale zoomorphe », commente Michel Huynh (conservateur général, musée de Cluny), co-commissaire de l’exposition.

Un peu plus gore, les cornes de boeuf comme emplies de sang de Corentin Darré (Bloody Mary, 2021) reprennent la formes des coupes à boire médiévales.


Lou Le Forban, L’ange vert, 2023. Encre sur papier. Avec l’aimable autorisation de l’artiste © Lou Le Forban

Je leur préfère L’ange vert (2023) de Lou Le Forban, souriant, festif, un luth à la main, dansant dans un marécage, qui évoque l’univers carnavalesque et le champ des possibles que ces fêtes populaires offraient.

Un parcours qui permet de revoir la fantastique collection du musée de Cluny tout en savourant l’imagination des créateurs contemporains.

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7 réponses à Convoquer les chimères

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